L’été dernier, on nous avait dit : « si tu pars en août dans les Cyclades, tu auras du vent, c’est sûr ». On avait croisé les doigts car nous partions tout début août mais visiblement cela n’a pas suffi car, sur Kea, Eole nous a octroyé une journée de calme plat avant de nous asséner un vent à vider l’eau de la piscine, décorner les chèvres et faire s’envoler les olives de la salade grecque. On nous avait aussi dit qu’en revanche dans les îles ioniennes, situées à l’ouest de la Grèce, il n’y avait jamais de vent et que c’était hyper tranquille. Nous avions donc soufflé de contentement en embarquant pour la mignonne Paxos, juste à côté de la très « busy » Corfou… C’était sans compter notre scoumoune éolienne puisque pendant notre séjour, le port de l’île a même été fermé pour cause de vent ! Bref, il a donc fallu changer le programme de navigation autour de l’île et nous rabattre, sans que cela ne nous demande un grand effort il faut bien le dire, sur la visite des différentes plages de cette minuscule île. il s’agit en général de criques plus ou moins accessibles en voiture, avec pour arriver sur la plage une petite descente finale bien raide qu’il faut emprunter avec tout le bazar indispensable (serviettes, parasolS, jouets de plages, Fredo) au farniente balnéaire. Cette petite plage ne faisait pas exception mais l’arrivée sur les galets avec vue sur une mer turquoise bordée par des petites falaises hérissées de pin valait le coup de tenter la chute en tongs. Nous avons cherché un petit coin pour nous installer, si possible à l’ombre parce 1) pas facile de planter le parasol dans les galets 2) il y a du vent donc le parasol s’envole (scoumoune vous vous rappelez ?). Oh elle n’était pas grande cette plage, cela ne nous a donc pas pris longtemps de la visiter. Nous avons jeté notre dévolu sur un espace au pied de la muraille rocheuse. En passant, le long de l’anse, il y avait ces galets peints qui séchaient au soleil sur un tronc de pin mort. Ils n’étaient pas très beaux objectivement parlant mais je me suis dit que les enfants qui les avaient décorés s’étaient fabriqués de jolis souvenirs pour plus tard grâce à des parents stakhanovistes de l’éveil artistique en toute circonstance. J’ai regardé mes rejetons nager devant moi, j’ai sorti mon kindle pour lire sur la plage, un réflexe pavlovien chez moi (plage = bouquin), encore émue par la poésie de ces petits galets qui nous avaient accueillis dans la petite baie. Soudain, la plage a retenti de cris qui n’étaient pas ceux de ma progéniture, une horde enfantine a envahi la plage, moyenne d’âge 7 ans. il y a eu vérification des galets et puis ils se sont installés, quasiment sur nous, tout du moins en marchant sur nos serviettes. Les adultes sont arrivés dans la foulée, celle-ci étant plutôt lasse (Cf horde enfantine de 7 ans d’âge moyen). Il y a eu tentative parentale de demander aux enfants de s’éloigner des inconnus mais malgré les galets, les oreilles semblaient bien ensablées. Tels des bulots sur un rocher, ils ne nous ont pas lâchés, estimant certainement que nous étions à leur place. Privée d’espace vital, je commençais à bouillir quand soudain la mère a sorti de son sac des objets incongrus : des pots de peinture, quelques pinceaux. La meute s’est intanstanément éparpillée à la recherche de matériaux support et nous avons à nouveau respiré. Alors, au delà des galets souvenir, j’ai admiré les parents qui, en plus du bazar indispensable (Cf ci-dessus) s’étaient en plus trimballés de la peinture et des pinceaux, pour le gain de la paix et de la tranquillité sociales sur la plage !