Ma fille ne se prive de me le rappeler : les Émirats et moi avons le même âge, 42 ans ce qui nous range, en toute objectivité et en faisant abstraction des cheveux blancs, dans la catégorie des « jeunes personnes ». À quelques jours près, nous fêtions notre anniversaire mais c’eût été évidemment sans alcool… La date officielle est le 2 décembre et elle coïncide quasiment avec l’annonce de la victoire de Dubai pour l’accueil de l’Expo 2020. Depuis jeudi, jours fériés et week-end s’enchaînent et on ne sait plus qui travaille ou non. Tout Dubai et les UAE sont aux couleurs du drapeau pour fêter le National Day : sur les maisons, des immenses drapeaux, sur les voitures, des stickers géants aux effigies des sheikhs, le coffre « tuné » à la peinture blanche, verte et rouge, voire même avec des paillettes, des hélicoptères qui passent en tirant des National Flags, des concerts de klaxon à toute heure et la police à tous les carrefours pour éviter les débordements. Le logo officiel de la célébration lie au drapeau les silhouettes des sheiks qui signèrent le traité d’alliance dans un ensemble dont le graphisme me touche beaucoup. La ville semble être en effervescence dans la surenchère et l’affirmation de son identité nationale au travers de l’affichage des visages de Sheikh Mohammed ou Sheikh Khalifa et du drapeau. Le concepteur de ce dernier, Mr. Abdulla Mohammed Al Ma’enah, aurait été inspiré par un poème écrit par Safi-u-ddin Al Hali décrivant « les actes comme blancs, les plaines comme vertes, les batailles comme noires et les épées comme rouges ». Certains verraient aussi dans le noir l’importance du pétrole dans le pays. Ces couleurs sont également communes avec celles d’autres pays arabes ayant adopté, après la révolution arabe de 1916, les couleurs pan-arabes (noir, blanc, rouge et vert) ce qui confère également au drapeau de UAE un symbole supplémentaire relatif à l’unité. Autant de couleurs, autant d’interprétations…