Ça y est, c’est fait, impossible de ne pas en parler car le sujet était sur toutes les bouches depuis 1 mois et les klaxons ont retenti jusque tard dans la nuit. Dubai a remporté hier soir, après le vote des 168 nations qui forment le Bureau International des Expositions (BIE), basé à Paris (cocorico !), le droit d’accueillir l’Exposition Universelle de 2020. Sur le papier, Dubai était en concurrence avec 3 autres villes mais la seule vraie adversaire était russe, une ville au nom improbable, totalement absente de mes archives géographiques, Ekaterinburg sur la thématique « The Global Mind ». En la choisissant, cette ville n’avait d’ailleurs pas mesuré le risque de voir débarquer un José Bové vociférant sur la mondialisation, moustache au vent voire Mireille Mathieu chantant l’hymne russe dans la langue des tsars, le casque de playmobil sous la chapka… Heureusement plus de peur que de mal, ce ne sera pas le cas car Da Svidániya Russia ! Sao Paulo devait faire oublier, ce qu’elle n’a pas réussi à faire, le fait que le Brésil accueille déjà  les Jeux Olympiques en 2016 à Rio et la coupe du Monde de Football en 2014, des événements d’importance indiscutable. Il faut bien partager un peu la manne financière le gâteau ! Tchau Brasil (with the accent, please!). Izmir en Turquie avait pour thématique « Les nouvelles voies pour un meilleur monde / Santé pour tous « …. Bonnes intentions certainement mais beaucoup moins attractif que le « Connecting Minds, Creating the Future » de Dubai, très représentatif des ambitions de la ville en terme d’excellence dans tous les domaines.  Mais une exposition universelle, ça sert à quoi ? C’est bien évidemment une formidable vitrine et un booster sur le plan économique entre la création d’emplois, les retombées touristiques ou les nouvelles opportunités de business qui vont apparaître. L’image de Dubai reste indissociablement liée à celle du pétrole dont l’émirat a bénéficié des mannes financières, en particulier pendant les années 70 mais aujourd’hui le pétrole, c’est le passé. Dubai a évolué,  d’autres ressources certainement beaucoup plus renouvelables sont là pour alimenter les caisses comme le tourisme, la finance ou le commerce. Au travers des sous-thèmes choisis par Dubai, c’est la stratégie à long terme de la ville que l’on voit se dessiner et des secteurs que Dubai veut continuer à promouvoir ou à mettre en avant  :

– la mobilité, un pilier économique  historique : celle des marchandises notamment grâce aux activités de Port Rashid et du Port de Jebel Ali, premier port du Moyen-Orien mais aussi celles des personnes qui utilisent aujourd’hui l’Aéroport International de Dubai (57 millions de voyageurs en 2012) et demain l’aéroport International Al Makhtoum, plus au sud à Jebel Ali, qui pourra accueillir 160 millions de passagers. 

– la durabilité : un vrai enjeu pour qui sait que les ressources pétrolières ne sont pas éternelles et qu’en revanche, du soleil, il y en a autant que l’on veut. C’est d’ailleurs une des volontés de rendre l’Expo partiellement auto-suffisante en énergie grâce au photovoltaique et de réutiliser après l’exposition certains des bâtiments pour d’autres fonctions.

– l’opportunité :  comme dirait un célèbre George, l’oeil frétillant,  « What else ? »… En effet, quel terme pourrait être plus adapté que celui-là pour décrire l’essence du Dubai actuel sachant créer ou saisir toutes les chances de se développer économiquement et d’innover, si besoin en faisant appel aux partenariats les plus adaptés et en attirant les investisseurs étrangers ?

Ne sachant ce que le futur nous réserve, je doute de voir cette expo qui pour l’instant nous a déjà réservé la surprise, à l’annonce du résultat victorieux, d’un jour férié pour toutes les écoles ! Ce sont les enfants qui étaient contents !