Expatriation, Ma vérité (non, je blague…)

À l’heure où le mercato des expatriés bat son plein, fin de l’année scolaire oblige, ce modeste blog, pourtant bien inactif ces derniers temps, voit son audience vaillamment résister. On me lit, on m’écrit des petits mots gentils dans les règles de l’art et on en profite pour me demander mon point de vue (si pertinent) sur Dubai, mon avis (si pertinent) sur les écoles, ma position (si pertinente) sur le meilleur quartier où habiter ou, mon préféré, mon jugement (si pertinent) sur le coût de la vie. Toujours très gentiment, on me propose de me rencontrer le jeudi entre 15h et 16h30 parce que c’est le jour où la personne en « look and see trip » est disponible, on me propose de faire un skype, d’échanger des e-mails où je pourrais détailler à l’envi tous les « pour » et les « contre », faire un comparatif des prix des déménageurs et des agences de relocation. Bref, on me sollicite et j’en suis, croyez-moi, très flattée mais néanmoins un peu surestimée. Alors, au lieu de répondre à chacun d’entre vous par e-mail car, en dehors de mon travail, de ce blog et de mes pédicures, j’essaie aussi parfois de m’occuper de ma famille, je me permets de vous faire un petit billet, spécial expatriation avec les questions incontournables que je retrouve dans vos mails ou commentaires.

1) Dans quelle école dois-je mettre mon précieux rejeton ? Curriculum français, bristish ? LFIGP ? AFLEC ? Avec sous-jacente l’éternelle requête « je souhaite que mon héritier soit bilingue le plus rapidement possible »
un constat : à Dubai, les places en école française, notamment au LFIGP, sont de plus en plus prisées et difficiles à obtenir, surtout dans les petites classes. Les demandes d’inscription se font en début d’année civile et si vous avez la chance d’avoir obtenu le graal, LA place en CP ou en GS, ne soyez pas assuré qu’il en sera de même l’année qui suit s’il vous prenait l’idée de vous orienter sur un cursus anglophone et de vouloir en changer.
Comment choisir ?… En se posant les bonnes questions car choisir le cursus de son enfant, ce n’est pas choisir la meilleure école, c’est choisir la meilleure école en adéquation avec votre projet familial :
– Combien de temps resterez-vous à Dubai ?
– Quel âge a l’enfant ? Passer 2 ans dans une école anglophone à 3 ans n’a pas le même retentissement scolaire que pour un ado de 13 ans.
–  Quel cursus scolaire sera le prochain sur la liste ? Les passerelles entre les cursus sont-elles simples/faciles à envisager pour l’enfant (y compris l’apprentissage du français parce que la grammaire, ça ne s’apprend pas à l’oral, quoi qu’on en dise) ?
– Votre enfant se sent-il prêt à affronter tous les changements à la fois ? Imaginez-vous vous-même, changer de pays sans que vous l’ayez vraiment choisi, changer de travail et vous retrouver dans un univers dont vous ne maîtrisez ni les codes, ni le language… Les enfants sont beaucoup plus adaptables que leurs vieux parents mais il y a des limites que vous êtes les seuls à pouvoir percevoir…
– Enfin, s’il ne devient pas bilingue en 2 mois, est-ce vraiment si grave ? Quelques semaines ou mois de plus, quelques summer camps en anglais et des copains de toutes nationalités, et il vous reprochera très rapidement votre propre accent frenchie…

2) La vie est-elle agréable à Dubai ?
Ca dépend de vous évidemment. Relisez le blog, c’est une petite vitrine de ma vie, une fenêtre sur ce que peut être une vie d’expatrié ici. Alors oui, le soleil 360 jours par an, c’est mieux que le quai du RER A à 7h00 du matin (et je sais de quoi je parle) mais prenez en compte d’autres paramètres : l’éloignement avec la famille ou les amis, un tissu culturel nettement moindre qu’en France, l’impossibilité d’avoir une vie outdoor entre le mois d’avril et le mois de novembre, la nécessité d’avoir une voiture et de supporter la conduite locale, l’adaptation à la vie dans un pays à la culture très différente etc.

3) La vie est-elle chère à Dubai ?
Ne tournons pas autour du pot : OUI ! Dubai est l’un des rares pays au monde où le pouvoir d’achat des expatriés est inférieur à celui des résidents. Ne croyez donc pas que le fait de venir à Dubai vous assure un avenir agenté voire doré quoiqu’en terme de déco, on peut faire du total gold-look et j’ai moi-même une futah dorée so Dubai-style (que j’adore !!!). Le logement est cher (1 an de loyer payable d’avance, ça vous surprend ? et pourtant c’est la règle ici), les écoles sont chères, la santé est chère car  c’est d’abord un business avant d’être un service, l’entretien des voitures qui souffrent des températures extrêmes, les pédicures. Faites vos comptes AVANT de partir donc…

4) où habiter ?
Ca dépend : près de votre travail ? près de l’école ? Près de la plage à prix d’or ? Plus loin dans le désert à prix d’argent ? Une villa ou un appartement ? Votre choix sera celui de votre budget et de la somme que vous devrez débourser dès la réservation du précieux (Cf supra). ALors Dubai Marina, les Greens, Jumeirah, Mirdif ou JLT, à vous de faire votre bench-mark sur dubbizle, vous serez bien meilleur juge que moi !

5) Pouvez-vous m’aider dans les démarches de déménagement /visa / d’installation ?
Non. J’ai déjà du mal à m’en préoccuper pour mon propre compte (procrastination quand tu nous tiens…) alors… Adressez-vous au PRO de votre entreprise (s’il y a en a un de sympathique), aux services compétents du gouvernement, aux forums francodubai , les nouveaux aventuriers, ze French etc.

5) Pouvez-vous m’aider à trouver un travail  ou son corollaire : j’ai un diplôme de peigneur de girafe à contresens, pensez-vous que je pourrais trouver rapidement un travail ?
Non, je n’en sais rien. Je ne suis pas conseillère-emploi. Je ne connais pas le marché de l’emploi et n’ai pas envie de faire une étude poussée sur le sujet. Il y a des organismes pour cela comme le French Business Council. Encore une fois, c’est un message de prudence que je préfère envoyer : l’âge d’or de Dubai est passé, finis les jobs trouvés en une semaine avec salaires mirobolants à la clé. Il faut chercher, se démarquer de la concurrence (anglais et arabe courants sont des plus par exemple) et bien étudier les pour et les contre avant de se lancer dans un nouveau projet professionnel et de tout quitter. N’hésitez pas à venir faire un tour sentir l’atmosphère et les éventuelles opportunités et contraintes légales, notamment celles liées au fait de monter sa propre entreprise oui mais comment ? dans une free zone ? Laquelle ? A quel coût ?  avec un partenaire émirati ?… Par ailleurs, sachez que certains métiers sont trustés par certaines nationalités aux exigences salariales moindres ce qui peut compliquer une recherche d’emploi.

Voilà, en lieu et place de réponse, mes pistes de réflexion car chaque expatriation est une aventure personnelle qui répond à des exigences particulières et une situation qui l’est tout autant.

PS : tous les messages que je reçois ne sont pas uniquement liés à l’expatriation et je voudrais tout particulièrement remercier celles qui ont pris le temps de m’adresser un petit mot me faisant part de leur inquiétude quand au silence du blog ces derniers temps. J’en ai été très touchée : tout va bien, pas de problème mais juste un souci de gestion du temps, le boulot ayant pris un peu trop de place au cours des semaines passées mais promis, je vais essayer de faire mieux. Elles sont chouettes mes lectrices !

Cet article a 14 commentaires

  1. deborah

    beau recap’
    Vivant à Bahrain, c’est exactement les mêmes questions qu’on me pose..forcément
    je suis fan de ton blog et de ton écriture
    merci !

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Merci, c’est gentil !

  2. Tatie des iles

    welcome back et well come back , heureuse de pouvoir te lire à nouveau

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      <3

  3. Alex B.

    Tout pareil (à la pédicure près) 😉

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Ben pourquoi pas 😉 ?

  4. Eleonore

    je vois que nous sommes toutes logées à la même enseigne..j’ai délaissé mon/!et les autres blog aussi..pfiuouuu,on s’imagine pas à quel point la vie de desperat expat nous demande du temps lol(après la pédicure..mdr)
    Par contre,Xi’an doit faire beaucoup ,moins rêver,je n’ai aucune demande de gens voulant s’y installer!!bonne continuation…
    A bientôt

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Je comprends pas… Xi’an ça doit être bien non ? peut-être un déficit de salon de pédicures qui bloque les expats… Faut que tu changes la donne, un business tout trouvé 😉 !

  5. Bérénice

    Dubai est pour moi une ville très mystérieuse… Ton article m’aide à voir la vie la bas de manière un peu plus « concrète »… En tout cas il est très bien écrit, merci pour ce partage d’expérience 🙂

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Merci 🙂

  6. de toute manière, qui ne comprend pas l’importance de la socialisation par la manucure-pédicure dans le processus d’expatriation ne mérite pas de réponse. Si tu ne sais pas avant de partir si tu es orange ou rose (même si Chanel dit que non c’est jaune cette année), c’est le signe que tu manques de caractère. Il vaut mieux rester chez toi.

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Je suis contre le jaune de Chanel… non, je n’ai pas peur d’avoir des opinions tranchées sur la pédicure et oui, ma Micheline, la socialisation pendant la pédicure, c’est SUPER important d’où la prise en compte dans le budget préparatoire à l’expat ! 😉

  7. magali

    merci pour ton blog ! et petite question, vous qui avez connu les deux : vous conseillez singapour ou dubai ?
    Au tac au tac ?
    merci !!

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Sans hésiter, Singapour !

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