Une fois n’est pas coutume. c’est le Mâle qui, de désespoir de me voir ignorer ses appels du pied pour organiser un séjour pendant les vacances de Noël pas trop loin de la maison, a décidé de prendre en main une petite escapade familiale post-Père Noël. Devant mon inertie avancée sur le sujet, il s’était mis au taf, a potassé le UAE Off Road, a comparé des tas de trucs et d’hôtels, a fait des itinéraires puis a tenté de me rallier à sa cause en me présentant fièrement le fruit de son labeur. Faisant preuve d’une totale mauvaise foi confiance, je lui ai répondu » Inutile de me montrer tout ça, ce sera PARFAIT ! » et je suis repartie lire mon Kindle… Le Mâle a soupiré, négocié avec l’hôtel, regardé à nouveau le Off_Road, m’a engueulée parce qu’il était un peu abîmé (c’est la faute à qui si je suis tendue pendant les sorties en 4×4 dans des lieux inhospitaliers, je vous le demande ?) et m’a demandé l’air un peu stressé « et les valises tu vas les faire ? ». Alors j’ai ricané, pris ma revanche de 4 ans de baguenaudage à 5 et de monceaux de valises et j’ai dit » Ah ben non, c’est celui qui organise qui s’en occupe mais ne t’inquiète, je gèrerai mes propres affaires… ». Il m’a regardé d’un air interdit, a soupiré et est parti se mettre au boulot, le challenge n’étant malgré tout pas très élevé avec 3 jours et 2 nuits de séjour dans le même hôtel, autant dire le degré 0 de la logistique voyage. Moi, pendant ce temps, j’ai surfé sur Am*z** pour charger mon Kindle, j’étais à fond !
Enfin le grand jour est arrivé et nous sommes donc partis, sous la houlette et la conduite du Mâle, à Al Ain à 1h30 de route de Dubaï pour nous changer un peu d’air. Nous avions déjà eu l’occasion de nous y rendre sur une journée pour y visiter en famille le très chouette zoo et monter sur le Jebel Hafeet qui surplombe la ville. Il nous restait cependant quelques bricoles à visiter. Aventuriers un jours, aventuriers toujours, nous avons donc attaqué direct par le traditionnel pique-nique pain arabe / kiri (bien meilleur que la laughing-cow soit dit en passant) avant de jeter un oeil au Al Ain National Museum pour une petite plongée ethnologique et archéologique fort intéressante de la région. Nous avons enchaîné par la traversée partielle de l’oasis d’Al Ain (qui veut dire « source »), un petit have de paix, de murs en pierre et de palmiers en pleine ville. Le Mâle ayant bien potassé son itinéraire, cela nous a mené droit sur le Al Ain Palace Museum ou Sheikh Zayed Palace Museum, l’ancienne demeure de Sheikh Zayed, le père fondateur des UAE. Loin du faste et du luxe, la résidence est un ensemble de cours et de bâtiments plutôt modestes avec des pièces pas forcément très grandes, des coursives, le glou-glou des fontaines, le tout bien caché derrière les grands murs de terre. Notre soif de culture étant inextinguible, nous avons rechargé les mouflets dans la voiture pour les emmener voir un autre fort, celui de Al Jahili, l’un des plus grands forts des UAE. Quelques créneaux et tours plus tard, après avoir essuyé les genoux du petit tombé dans la terre et ignoré les lamentations de la grande qui avait décidé qu’il était l’heure de rentrer à l’hôtel, nous sommes repartis pour ma seule exigence du voyage : le livestock market, autrement dit le marché au bétail et qui dit bétail aux UAE dit chèvres, moutons et surtout…. chameaux (Hiiiii) ! Après avoir passé quelques travées de caprins et d’ovins promis certainement à un avenir sombre, nous avons atteint le Graal, les chameaux ! Il y en avait partout. Des chameaux dans les travées, en train de se faire marchander au milieu des gandouras blanches, des chameaux dans les camions en partance pour un nouveau propriétaire, des chameaux dans les enclos en train de bâfrer de l’herbe, la lippe et la bave verdies de chlorophylle, des chamelles en train d’allaiter leur petit, en étroite concurrence avec les propriétaires qui tente de les traire, des chamelles avec leur bébé fraîchement né, encore incapable de se lever et que la mère protège avec férocité et toutes dents dehors… Des chameaux partout, le kif intégral et une atmosphère du tonnerre, exclusivement masculine qui m’a fait ne pas trop m’éloigner de mon Mâle personnel. J’ai traîné le plus longtemps possible près de mes bestioles aimées mais les enfants, malgré des ascendances glorieuses en terme d’agronomie et de zootechnie, ont geint un peu plus fort et, après avoir être allés caresser les chevreaux et les agneaux, nous sommes enfin retournés à l’hôtel où le décrassage nécessaire post-camelidés ponctua la fin d’une journée bien remplie et coïncida avec les retrouvailles avec mon kindle bien-aimé… [suite au prochain épisode].
Il est parfait le mâle…
Merci Valérie