En ce moment, les jours un peu particuliers se succèdent en Grèce. Après le Jeudi de la viande (jeudi 17/2) s’annonce le Lundi Pur (27/2) et entre les deux, on croise dans les rues des enfants déguisés, voire même des adultes (j’ai croisé Superman en allant chez le coiffeur et une princesse à l’aéroport, ma vie est palpitante)… Bref, nous sommes dans la période du Carnaval ( Απόκριες, « Apokries ») qui se déroule dans les trois semaines précédant le Lundi Pur (Καθαρή Δευτέραα, « Kathari Deutera ») qui marque le début du Grand Carême qui dure 40 jours.
Les traditions des Apokries remontent à l’Antiquité. À cette période, on célébrait la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps associées au mythe de Dyonosos, dieu de la fête et du vin. Les fêtes données en son honneur étaient marquées par la joie, la gaieté et les moqueries. Initialement païennes, ces traditions ont peu à peu été associées à la période précédant le carême et Pâques.
Pendant cette période, les gens se préparent donc aux privations alimentaires qu’ils vont suivre pendant la période du carême. Le deuxième jeudi du carnaval est le Jeudi de la viande grillée (Τσικνοπέμπτη, « tsinopempti ») et pourrait être comparé à notre Mardi Gras. Ce jour-là et également dans la semaine, il est de tradition de consommer beaucoup de viande avant que celle-ci ne soit bannie du menu lors du Carême. Celui-ci commence par le Lundi Pur, jour férié en Grèce. En général, les familles sortent et il est d’usage de faire voler les cerfs-volants et de prendre un repas sans viande ni poissons comportant en revanche des pains plats spéciaux, les λαγάνες (laghanes) et des fruits de mer. Lors du carême, les plus fervents adopteront un menu très restrictif ne comportant ni viande, ni oeufs, ni laitages jusqu’à la Pâques orthodoxe qui tombe cette année en même temps que la Pâques catholique. Pâques étant la fête la plus importante pour les orthodoxes, j’aurais donc encore plein d’autres choses à vous raconter d’ici quelques semaines !