Commençons par le début, voulez-vous ? δ, c’est delta (δέλτα) qui devient, écrit en majuscules, Δ, donnant ainsi son nom à certaines embouchures de fleuves qui ont cette forme triangulaire, la plus célèbre étant le Delta du Nil. Les matheux se rappelleront que cette fameuse Δ est utilisée pour exprimer, entre autres, la différence entre deux grandeurs, Δ étant la première lettre du mot διαφορά (diaphorá) c’est-à-dire « différence ». Δ ne se prononce pas « d » comme on pourrait décemment l’envisager car, le grec moderne étant taquin, pour obtenir le vrai son « d », il faut associer deux lettres comme « ντ », rien à voir phonétiquement ! Δ se prononce donc comme le « th » anglais et attention à ne pas la prononcer « z » par fainéantise française car il y a une autre lettre qui prend ce son « z ». « δεν » se prononce donc « then » et pas « zen », et c’est bien dommage car en cette période d’organisation d’activités exta-scolaires de 3 enfants aux choix, horaires âges différents, j’en aurais bien besoin. δεν est un petit mot que l’on utilise beaucoup car il exprime la négation devant un verbe, notre « ne…pas » gaulois et croyez-moi je ne me prive pas de l’utiliser notamment avec LA phrase à savoir réciter le plus rapidement possible : δεν μιλaώ ελληνικά ( je ne parle pas grec). En effet, elle est on ne peut plus utile lors d’une première mise en contact avec un autochtone qui aurait des velléités de communication un peu trop enthousiastes. C’est celle-à que j’ai sortie dans les 5s qui ont suivi ma rencontre avec le coach d’athlétisme qui avait commencé à m’expliquer par le menu la façon dont les sessions allaient être organisées, ma tirade l’a heureusement rapidement stoppé dans sa logorrhée verbale mais nos relations partaient sur de mauvaises bases ! Dans ce cas précis, j’ai été sauvée par un papa grec anglophone qui a gentiment assuré la traduction devant mon air empoté. Évidemment, si on veut faire le malin, on peut aussi dire δεν καταλαβαίνω (je ne comprends pas) mais on s’expose à une deuxième explication. Devant le coach (bis), je n’ai pas tenté le diable de peur de ruiner toutes les chances olympiques de mon fils. Si votre interlocuteur est sympa, comme ce coach (ter) , il va penser « Non, mais quelle cruche… » dire Δεν πειράζει (ça ne fait rien)… « δεν », restons « δεν »…
« δεν », restons « δεν »… J’adooooore 😉
Dans l’adversité linguistique, c’est bien la seule attitude à adopter, je crois 😉 tu en sais quelque chose !