L’idée m’a effleurée un instant, mi-mars, de faire un journal de confinement mais rapidement prise dans le tourbillon du télétravail (rappelle-toi l’Education nationale avait tout prévu et tout était prêt), j’ai rapidement laissé tomber. De toute façon, entre les devoirs du petit, les luttes acharnées pour le Wi-fi au sein du foyer familial, les attestations à imprimer en période de pénurie de cartouches d’encre, les repas à préparer 3 fois par jour et l’angoisse de trouver des élastiques pour coudre des masques, je n’avais plus de temps de cerveau disponible.
Alors aujourd’hui à la veille du déconfinement qui ne changera strictement rien pour moi dans les prochains jours, je peux dresser un bilan en un mot. Voleur ! Le confinement m’a volé mon printemps, l’odeur des lilas, le jaune des jonquilles, les pique-niques, des anniversaires qui auraient du être fêtés à grands renforts de fous-rires et d’embrassades non compatibles avec la distanciation sociale et puis du temps familial aussi… Evidemment, sur un plan hypocrite d’irréductible optimisme baigné d’auto-persuasion, nous avons gagné du temps de famille, certes, mais soyons honnêtes, on ne peut pas parler de « quality time ». Non, sur la base de « et la prof d’anglais, elle l’a mis où le lien pour le QCM ? » ou « la prof de musique elle a rien mis depuis mars ? », je ne crois pas avoir amélioré mes relations avec mon dernier-né. Par contre, j’ai bien remarqué que mon grand n’en foutait pas une lorsqu’il fallait participer au repas. Le confinement m’a aussi amputée momentanément d’un membre de la famille, confinée ailleurs. Six mois sans la voir, c’est du vol brutal !
Et puis surtout, le confinement m’a volé une part de mon insouciance, celle que je laisse échapper lorsque que je danse, la musique trop forte, au grand dam de mes enfants; dans le salon éclairé par une boule à facettes. Le confinement m’a donné l’angoisse du lendemain. Quels projets, aussi prosaïques soient-ils , faire lorsque notre périmètre de circulation est restreint à court terme et peut-être à moyen terme ? Quand retournerons-nous à une normalité qui nous permettra de profiter du présent ? Quand cesserai-je de m’inquiéter pour ceux qui me sont chers ? Quand reverrai-je ceux et celles (ils se reconnaîtront) qui sont loin, séparés par des kilomètres sanitaires et pestiférés ? A quel moment devrons-nous recommencer cet exercice de confinement, une nouvelle fois acculés par ce virus, inconnu, mal connu, mal géré ?
Bonjour,
Je re-découvre ( merci FB ) avec bonheur votre blog, vos articles et votre humour !!!
C ‘est très chouette !! Ca fait du bien !!
Bonne reprise dans un monde qui se déconfine ….
Merci de repasser par ici ! Bonne journée