MyPicture#5

Thaipusam 2012Mon ordinateur croule un peu sous les fichiers photos et il est fort possible que ce soit une overdose photographique qui contribue à son éventuel remplacement au fur et à mesure que sa mémoire disponible diminue. De ces photos, je fais, épisodiquement, et pas assez au goût du Mâle et des enfants, des albums photos de nos vacances. Comme je suis beaucoup trop perfectionniste, cela me prend un temps fou mais, à chaque fois, le résultat fait la joie de la famille et ravive nos souvenirs. De temps en temps, face à un mur nu, je me dis que nous pourrions choisir une image à nous pour le garnir. Le Mâle hoche en général les épaules en me disant « vas-y… propose ! » en ricanant et je renonce devant l’ampleur de la tâche et les milliers de photos accumulées au fil des années. De toute manière, à tort ou à raison, peu de clichés trouvent grâce à mes yeux (et à l’esprit de contradiction, un tantinet pénible, du Mâle) à cause de leurs défauts techniques ou artistiques mais celui qui accompagne ce billet a toute mon affection.

Je ne suis pas très à l’aise pour photographier les gens pour la simple raison que je n’aime pas trop l’être, je leur préfère les détails. Ce sari violet et ces bangles, je les ai croisés, à Singapour en 2012, pendant le festival de Thaipusam. J’ai pris à la volée cette image, de loin, avec un téléobjectif ce qui explique le joli flou d’arrière-plan. Grâce à mon oeil chevronné ou par hasard j’ai respecté la fameuse règle des tiers, mis des diagonales pour faire des lignes de fuite, assorti le modèle au fond, rempli le cadre. Au delà de ces petits trucs classiques de photographe amateur qui s’échine à prendre l’image parfaite (et donc forcément imparfaite), j’aime cette photo pour la position gracieuse de la main, les bracelets clinquants mais choisis pour aller avec le tissu aubergine et les motifs dorés, le jaune de la barrière de sécurité qui contribue encore involontairement à l’équilibre des couleurs, pour ces ongles au vernis un peu écaillé qui contrastent avec le soin apporté à la toilette.  Au delà encore de ces détails, je me retrouve dans cette rue bondée de Little India, dans le vacarme de la procession, l’odeur de jasmin des chevelures des femmes et les pieds salis par ma déambulation dans les temples. Je me revois, épuisée et en sueur, après la même marche que celle effectuée par les pénitents, eux avec leurs kavadis sur le dos, touchée par la puissance de leur foi. Je me projette quatre ans en arrière dans une vie  qui me semble si différente et surtout si lointaine dans tous les sens du terme de celle qui est la mienne aujourd’hui,

Cet article a 4 commentaires

  1. Tatie des iles

    c’est vrai qu’elle est belle cette photo on dirait une photo de Rheda

    1. Expatographies

      Je ne sais pas qui c’est mais je suppose que c’est un compliment 😇 Merci !

  2. Marie

    Quelle délice de replonger vers Singapour avec ce choix de photo …… C’est vrai que cela manque ces couleurs, ces fêtes, cette ambiance une fois que l’on y a gouté……
    Merci !

    Une-assidue-de-vos-billets-depuis-Singapour !

    1. Expatographies

      Singapour reste un merveilleux souvenir avec tous ses chocs culturels. Merci de me suivre et de me lire ! 😊

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