Nos vacances « d’hiver » viennent de se terminer : une toute petite semaine* qui a filé à la vitesse de l’éclair. Comme il est de coutume à cette saison et, comme j’avais réussi à l’éviter depuis plusieurs années, nous sommes partis au ski, Emirates AirLines offrant (enfin c’est une façon de parler) des vols jusqu’à Lyon, c’est-à-dire aux portes des montagnes. Des enfants qui réclamaient et un Mâle vendu à leur cause, faute de m’avoir convaincu, avaient fini par me contraindre à des vacances que je prévoyais bien trop fraîches. Il a fallu aller fouiller dans les placards, exhumer les pulls en laine, les collants et les écharpes qui dormaient au fond de sacs depuis 5 ans. Il a fallu faire le compte des affaires restées en France, de celles qui étaient trop petites, de celles qui seraient trop grandes, espérer que les bottes de neige seraient de la bonne taille, compter les gants et les bonnets. Opposant à cette décision dictatoriale de vacances neigeuses une résistance passive, j’ai soigneusement évité de me mêler de la préparation logistique mais un Mâle motivé est un Mâle efficace et, au final, la voiture de location avait ses pneus-neige, chacun d’entre nous un anorak et la raclette nous attendait déjà dans le frigo. Nous sommes donc partis, moi en traînant les pieds (et un peu de boulot aussi, encore moins fun), le Kingboy inquiet de découvrir à la fois la neige (jamais vu pour lui) et ces histoires d’école où il faudrait apprendre à glisser sur des skis dans des pentes qu’il devait s’imaginer vertigineuses. Sur place, il faisait froid, trop à mon goût mais pas non plus terrible. En revanche, et c’est bien le problème, il y avait de la neige et il m’a donc bien fallu skier, histoire de rentabiliser un peu le billet d’avion et de voir les enfants dans leurs exploits. J’ai donc skié (un peu). Force est de constater que je pense être définitivement perdue pour la cause du ski. A l’heure où Facebook regorge de selfies encapuchonnés sur fond de montagnes ou de mer de nuages, à l’encontre de la majorité, je le crie haut et fort : je n’aime pas le ski ! J’avoue rencontrer face à cette affirmation à haute portée intellectuelle une incompréhension générale. Comment ne pas aimer le ski, me dit-on ? Filer sur les pentes, cheveux aux vents, libres tels des chamois enjoués ou des marmottes rieuses sur la belle blanche, prendre l’air vivifiant des montagnes, apprécier le vent sifflant dans les oreilles… Alors pourquoi, je n’aime pas ? Eh bien, parce que…
– partir en station c’est passer une demi-heure à superposer les couches de vêtements, crever de chaud pendant 5 min, s’énerver sur ces cochonneries de fixation de chaussures du petit dernier, se geler les pieds sur le télésiège, les mains sur le téléski et les oreilles dans la pente.
– arriver sur le parking et subir les jérémiades des teens qui ne peuvent pas marcher avec les chaussures, n’arrivent pas à porter leurs skis, leurs bâtons (mais parler en même temps, ils peuvent par contre), râlent parce qu’il faut monter une pente en escalier ou pire, outrage suprême, utiliser la magnifique marche en canard pour rejoindre le cours de ski.
– tenter de skier avec grâce, légèreté et élégance mais échouer lamentablement puisque toute mon énergie est dirigée vers deux objectifs totalement incompatibles avec une pratique optimum et détendue de ce sport : ne surtout pas prendre trop de vitesse (rapport au fait que je tiens beaucoup au fait que mes compétences techniques de freinage d’urgence soient en totale adéquation avec mon niveau de ski, 3e étoile ascendant pingouin je pense) et ne pas (trop) tomber (rapport au fait qu’il me reste un peu d’orgueil mal placé).
– attendre au téléski, monter d’un côté de la montagne, descendre de l’autre (enfin du mieux que je peux), attendre au téléski, remonter sur la montagne, redescendre d’un autre côté (enfin, comme je peux), attendre au télésiège, reremonter sur la montagne, rereredescendre d’un autre côté (bon, là j’en ai marre, ça doit bien faire 2h là non ? Ah non, 30 min, pfff… ). On irait pas plutôt se faire une bête balade en forêt non ? Ah, on a payé les forfaits et la location un bras et un rein, me dit-on, faut amortir…
– voir le Mâle s’amuser dans la neige et puis m’attendre, m’attendre, m’attendre (rapport au fait que je ne prends pas de vitesse, rappelez-vous…). Me dire que je suis vraiment le boulet des vacances d’hiver.
– essayer de convaincre que non, le ski cela peut ne pas être le rêve ultime de tout un chacun et abandonner l’affaire quand on me dit pour la millième fois « mais c’était chouette les pistes, la vitesse, tout ça… » Euh non, par contre une fondue je dis pas non…
– tenter de faire un peu de ski avec mes enfants (genre c’est A CAUSE d’eux si je suis là) et me faire brailler dessus m’entendre dire, « ah bah non, j’ai pas envie aujourd’hui »… Parce que moi, tu crois pas que je me force un peu non ?
– les noms des pistes… Non mais franchement, qui a eu ces idées de noms ridicules ? Qui a envie de prendre la piste des Sapinettes ou celle de la Combette ? Y-aurait-il eu un prix sur les noms se terminant en -ette ? Moi, à choisir, je prends la direction de la raclette plutôt et quasi en schuss s’il le faut !
– et puis l’odeur, celle des chaussettes et des gants après la journée, cette odeur pas nette de neige fondue et de sueur un peu mêlés.
Bref, le ski c’est pas pour moi. Vivement les prochaines vacances à la plage !
* l’organisation du calendrier de certaines vacances scolaires, y compris celles des établissements scolaires internationaux, est décidée par les autorités émiriennes. Du coup, snif, nos vacances de « février » sont devenues 2 semaines séparées, l’une en février et l’autre en mai.
Je ne pourrais pas être plus d’accord !
Si un jour tu montes un club des filles qui haïssent les vacances au ski je veux bien être le premier membre
Merci de faire partie des extra-terrestres du ski !!!! Je ne suis donc pas seule !
pourtant beaucoup imeraient être 3 étoiles alors qu’ils ne sont qu’au ch
qu’au chasse neige, le pire c’est le ski de fond, ils passent devant toi ça a l’air facile tu essayes et tu craches tes poumons, tu appelles ta mère et tu promets tout ce que tu refusais à vie
De toute façon ils skient tous mieux que moi !!
Hi hihi, moi, j’ai envoyé le père et la fille au ski sous prétexte que le grand garçon allait revenir quelques jours du Canada. Je sais pas si j’ai bien vendu mon petit air éploré quand j’ai du expliquer le conflit de calendrier. Pourtant je m’étais entrainée devant le miroir mais il parait que je souriais « de trop ». De verdad, pour eux, c’était dans un chalet avec plein d’amis donc le « couple père-fille » s’est super bien amusé, pas de culpabilité possible et ils ont eu un temps et une neige d’enfer. Suis pas certaine que je vais m’en sortir aussi bien les années prochaines… Je vois que tu n’as pas mentionné la farouche volonté des vessies féminines à se gonfler de liquide dès lors qu’elles sont cachées sous 18 couches de vêtements et exposées au froid? Ni le prix du chocolat chaud sur les pistes qui en cumulé de dépenses doit pouvoir couvrir facilement le prix de tes billets d’avion l’année prochaine. Ni le « allez viens, elle est facile cette piste noire » sans préciser qu’elle est verglacée, pleine de bosses et envahie par des kamikazes de la descente qui te frolent en dépit de tous sens de bonnes manières, sans parler de ces crétins en snowboard qui parce qu’ils en ont « plus grosse » se croient tout permis… Ouais, le ski, c’est horriiiiibbbbbllle
Bien joué Micheline. D’ailleurs je viens de remarquer que dans mon agenda du mois de février 2016 j’ai poney aquatique tous les jours… Que je suis déçue, je ne pourrai pas aller au ski… too bad !
Ah mais oui, c’est nécessaire. Qu’on aime le ski ou pas (d’ailleurs, il y a une piste de ski à Dubaï il me semble !) mais vous ne trouverez le grand air vivifiant des montagnes qu’à la montagne ! En plus, les stations Famille Plus mettent un point d’honneur à proposer des activités pour tous les goûts et tous les âges, par exemple se baigner dans une eau à 29°C avec vue sur les montagnes (voir lien). Pas mal non ?
J en pleure de rire tellement c’est vrai et drôle, j entends déjà les ronchonnements du teen club à l effort !!! Pourtant j etais fan avant mais les annees passant, je crois que je prefere aussi la ballade.
Pour moi c est ds 2 semaines direction Colorado et en plus il n y a même pas de vin chaud ni de raclette, juste ces hamburgers gras et lourd avec une bière…
Tu as bcp de chances finalement !!
Je hais le ski et j’apporte mon soutien inconditionnel!!!
Je ne comprends meme pas l’interet de se vautrer dans le froid et la glace
J adore votre article… Je hais le ski, le froid, la neige, les gants mouilles à l intérieur surtout qd il faut les remettre pour aller chercher les kids… Une chose que vous n avez pas mentionné (parce que vous ne l avez pas expérimenté peut être) : l électricité statique …. Hahaha châtaignes electriques à tout bout de champs, en allumant la lumière, en fermant le frigo, en ouvrant une « simple » porte… En remontant la belle couverture année 70 sur mon cou car il y a un courant d air froid qui me glace la nuque…. Sans compte l effet de chevelure en enlevant les fameux « vêtements techniques » … Je ne savais pas que mes cheveux pouvaient autant se dresser sur ma tête !!! Je compatis donc et me dis que cette annee peut être nous n irons pas au ski !
Bonne continuation ! Kenavo
Merci !
Mon opinion est que le ski ne présente aucun intérêt: payer cher pour aller dans des régions inhospitalières, et en plus à la saison la plus hostile! se prendre des grosses doses d’UV et de rayonnements ionisants, ce n’est pas bon pour la santé. Faire la queue, monter-descendre, monter-descendre et recommencer. C’est ennuyeux à mourir. Pourtant j’y suis allée pendant des années pour faire comme tout le monde, pour faire chic, parce que ça fait bien d’aimer le ski. Je sais bien skier. Mais franchement je n’ai jamais compris cet engouement. Le seul intérêt que j’y vois, il n’est pas pour les vacanciers, mais pour la population locale: c’est de faire tourner l’économie et d’apporter des ressources dans des zones difficiles d’accès qui seraient restées misérables sans cela. Cette « mode » est ridicule mais tant mieux pour les montagnards qui font du business avec ça. Et surtout, bravo aux champions en marketing qui ont su donner envie à tous les gogos débiles (dont j’ai fait partie) d’aller faire du ski.