Dis-moi que c’est pas vrai…

Il faisait chaud, il faisait beau. Nous avions posé nos serviettes sur le sable brûlant, nous  étions enduits de crème solaire avant d’aller goûter l’eau. Elle était fraîche, un peu trop fraîche pour moi. Heureusement, il y avait des vagues ce qui facilite (un peu) la mise à l’eau. Avec les vagues vont les surfeurs. C’est le lieu pour ça : de jeunes et moins jeunes éphèbes parcourent la plage d’un air altier la planche sous le bras pour taquiner la vague et profiter des rouleaux. Nous avons évité de nous installer près d’un couple de naturistes, certainement fort sympathiques mais, par définition, exhibant tous les détails d’une anatomie que les enfants de moins de 13 ans n’ont pas besoin de connaître ni en détail, ni par l’exemple. A leur place, nous écopons d’un couple et de leur fils adolescent. Celui-ci laisse tomber le tee-shirt et la casquette, empoigne sa planche et se dirige vers la zone de surf. Je replonge dans mon livre, me disant que ce serait sympa de donner des cours de surf aux enfants. De temps en temps, je lève les yeux de mon kindle, scrute les vagues, compte la totalité des membres de ma famille (un Mâle, 3 enfants qui s’ébrouent dans les vagues). Quelques pages plus loin, l’ado voisin revient, dégoulinant et l’air penaud. Il tend alors à sa mère un objet plat, rectangulaire et noir, lui aussi bien mouillé, en d’autres termes son smartphone parti lui aussi, à son insu, faire du surf. J’ai lu dans les yeux de la maman la furtive pensée qu’il avait dû y avoir un échange de bébés à la maternité. Elle a ouvert la bouche, croisé le regard ahuri de son mari et dit d’une voix douce : « Dis-moi que c’est pas vrai… » Le garçon a baissé la tête, la mère a pris l’objet et a laissé partir son rejeton sans autre forme de reproches, soit abasourdie par la nouvelle, soit remarquablement experte dans la gestion de crise, soit attendant le retour à la maison pour la soufflante du siècle. Je penche néanmoins pour la dernière solution. J’ai repris mon kindle, gardé mon sourire compatissant intérieur et me suis juste dit : « Waouw, quelle inventivité pour parvenir à se faire acheter l’iPh**6 ! ».

Cet article a 10 commentaires

  1. Sophia

    Les vagues sont-elles trop fortes pour s’y baigner?
    Quelle chance de pouvoir aller à la plage… je ne vous dis pas où je suis mais il fait plutôt 17° en moyenne… alors là, j’aime lire vos posts chaleureux!

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Ce n’était pas à Dubai. Dans notre coin, les vagues sont nettement moins ambitieuses !

  2. Sandrine

    Merci pour ton message ; dans quel coin peut-on trouver des belles plages comme ça ? Merci pour l’info!
    Au plaisir de te lire à nouveau. Sandrine

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      La scène s’est passée sur une plage des Landes, la photo est celle d’une plage dans le sud-ouest de l’Australie et le post est écrit depuis Dubaī… un post mondialisant en somme 😉

  3. tatie des iles

    je me disais aussi que des naturistes à Dubai !!!! ça avait drôlement changé ! quel dommage pour le 8phone 🙂

    1. Lyvia

      Je me suis faite la même réflexion 😀 contente de retrouver ce blog fantastique, plein d’humour et d’informations intéressantes !

      1. Mots d'ici et d'ailleurs

        Merci !

    1. Mots d'ici et d'ailleurs

      Tu verras, ton tour viendra… l’adolescent cet être étrange et mystérieux… Profite de tes petits !

  4. marianne

    …la furtive pensée qu’il avait dû y avoir un échange de bébés à la maternité… wouarf …. merci je me régale !

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