Tinos

Tinos, vue sur Pyrgos
Vue sur la côte Nord et  Platia

Le Mâle ayant eu, avant notre rencontre, une vie (à coup sûr beaucoup moins intéressante que celle pendant laquelle j’illumine ses journées), il a déjà eu l’occasion de visiter à plusieurs reprises les îles des Cyclades (sans moi donc, quelle honte !). Par conséquent, il est capable de nommer, sans recourir à des artifices googlesques, la capitale des Cyclades, de préciser les positions relatives d’Andros par rapport à Amorgos ou d’indiquer la taille de Naxos par rapport à celle de Delos. Cette science a un avantage car cela permet de faire une pré-sélection lorsqu’il s’agit de choisir une île pour y passer un week-end ou plus si affinités. Parce que voyez-vous, notre vie n’est pas facile ici en terme de destination de loisirs, trop de choix tue le choix et de l’île, la Grèce en a à revendre… D’ailleurs, si ça se trouve, ce serait la solution pour rembourser la dette, le port du Pirée y est déjà passé d’ailleurs ! Bon comme je ne suis pas économiste, je vais plutôt laisser à Tsipras le soin de se dépatouiller avec tout ça et davantage me fier à mes compétences de touriste professionnelle. Comme je suis un peu à la bourre sur nos visites, je vous propose un petit flashback en mars dernier. À cette époque, j’étais encore congelée de l’hiver, munie de la goutte au nez et surtout d’une furieuse envie d’aller voir à mon tour la vie dans les îles.

Panagia Evangelistria (Chora)
Panagia Evangelistria (Chora)

En mars donc, avec le retour relatif des beaux jours, nous avions donc décidé de prendre le ferry, d’y embarquer voiture et mouflets pour aller visiter une île, des Cyclades évidemment, une grande première pour moi (et pour les enfants of course). Il ne fallait pas rater le coche, il fallait que ce soit bien, beau, superbe, génial et puis pas trop loin aussi parce que nous n’avions que 3 jours. Le Mâle avait donc un tantinet la pression. Comme je suis française pénible, j’ai dit que je voulais de l’authentique, avec de la culture, des plages et puis pas trop de Français aussi (comme tous les Français en somme). Du coup le Mâle a éliminé Mykonos, le prix des billets d’avion pour Santorin a permis de retirer illico cette destination, il ne nous restait plus qu’à choisir parmi les 22 autres îles restantes…

Pigeonnier de Tinos
Pigeonnier

Comme il risquait de ne pas faire super beau (rappel, nous étions en mars et la météo, cette je-m’en-foutiste,  avait l’air de se ficher royalement du fait que la Grèce est censée avoir un climat doux et agréable…), nous avons retiré les îles beach-oriented. Nous avons ensuite laissé traîner nos oreilles chez nos connaissances qui chacune défendait leur île de prédilection, qui Paros, qui Naxos, qui Andros etc. Le Mâle a fini par proposer Tinos et bien qu’elle ne vienne pas de moi, j’ai trouvé cette idée excellente. De la plage, des pigeonniers, des rochers, une cathédrale, une montagne, des villages accrochés sur les pentes, je me suis dit que ce serait prometteur. Bien nous en a pris, Tinos est absolument charmante.

À deux encablures d’Andros, en face de Mykonos,  Tinos est réputée pour son authenticité et son tourisme religieux, notamment au 15 août à la cathédrale Panagia Evangelistria, située dans la ville principale, Chora. Autant vous dire que nous avons sauté l’étape consistant à gravir à genoux la pente qui monte à la cathédrale, toute moquettée qu’elle soit (si !), en revanche nous avons parcouru l’île dans tous les sens, en zappant la plage puisque la météo toujours contrariante avait décidé qu’il y aurait un vent glacé et même de la pluie. Dépités, nous nous sommes réconfortés dans la chaleur des tavernes, avec force plats mijotés et ouzo. Malgré cela, ces 3 jours nous ont paru bien trop courts et nous ont donné envie d’y retourner pour profiter du soleil et de la mer cette fois (hein la météo, t’as bien compris là ?!).

Allez, rien que pour vous, nos coups de coeur de ce bien trop court séjour :

  • Volax
    Volax

    Mon côté géologue a adoré Volax, ce village blanc qui surgit au milieu des collines avec sa myriade d’énormes blocs rocheux quasiment adossés aux portes des maisons et disséminés dans les herbes, délimitant des clôtures de géants pour les troupeaux de moutons qui paissent tranquillement.

  • Beaucoup plus sauvage et rurale que ses voisines, Tinos a quand même une réputation de Cyclades à tenir et a donc quelques village suspendus dont notamment Kardiani, l’un de ceux que l’on voit en arrivant avec le ferry. On est loin de la carte postale type Santorin mais le charme est là avec les petites ruelles qui s’entrecroisent sur la pente, les terrasses qui regardent l’horizon avec Syros en toile de fond. Derrière les volets bleus, on aimerait imaginer une yiayia en train de préparer le repas du soir ou entendre le bruit des tuiles de backgammon si souvent joué dans les familles même si, beaucoup plus certainement, c’est un hébergement touristique qui occupe cet espace.
  • Dans les terres, il faut prendre la route la plus au nord qui suit (approximativement) la côte. Entre deux collines, le panorama sur la mer est sublime avec une côte déchiquetée et des pentes balayées par les vents et que les hommes ont tenté d’apprivoiser en y construisant des terrasses. Les murets de pierre sèche dessinent un labyrinthe dont seuls les moutons et les photographes profitent.
  • 2016_09_30_e_tinos_dsc00287
    Pyrgos

    Plus au nord, Pyrgos, capitale locale du marbre, est une bourgade absolument charmante et je suis tombée amoureuse de sa petite place blanche où un arbre au tronc torturé surveille les consommateurs assis sur les chaises colorées de tavernes. Nous y avons par ailleurs visité le musée du marbre, très moderne et surtout super intéressant.

  • Si les montagnes lassent, le bord de mer à Ormos Panormous est absolument charmant avec le petit port de pêche et les filets sagement rangés, le jaune des mailles tranchant avec une précision toute artistique sur le bleu de l’eau et le vert des collines. Les tavernes hébergent la population de chats nécessaires à notre dose de caresses félines et c’est bien sûr face à la mer que l’on peut déguster les spécialités locales.
  • Évidemment, pendant tout le séjour, nous avons scruté les pigeonniers caractéristiques de l’île avec leurs magnifiques décorations en ardoise. Si certains sont bien conservés, d’autres semblent doucement dépérir, cachés dans les arbres, ajoutant encore à l’authenticité du lieu.
  • Ormos Panormou
    Ormos Panormou

    Point culminant de l’île, la forteresse vénitienne d’Exomvourgo offre, outre un vent à décorner les boeufs, une vue à 360 degrés sur l’île. Une petite balade bien sympathique pour prendre un peu de hauteur avant de rentrer prendre le ferry. Bye bye Tinos, we’ll be back !

Infos pratiques :

  • voiture indispensable
  • logement : tinosapartments.com
  • ferry réservé via viva.gr puis booké directement sur le site de la compagnie, départ depuis Rafina (beaucoup plus pratique que le Pirée), environ 4h de voyage hors saison (en saison, il y a des ferries rapides).
  • Volax : taverne Volax (miam, les côtelettes d’agneau appelées Παϊδάκια (païzakia)
  • Chora : taverne To Koutouki Tis Elenis, derrière la rue principale.

 

 

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