La rentrée scolaire est passée. Après une à deux semaines pleines de nouveautés, j’attaque le level 2 de la mère parfaite : les activités extra-scolaires. Nous avons éliminé l’athlétisme (pas assez varié) et le rugby (trop loin) pour nous concentrer sur la natation. J’ai mis toutes les chances de notre côté, demandé les recommandations aux copines, recherché sur internet, pris contact par mail, appelé au téléphone avec ma plus belle voix pour enfin nous retrouver, in extremis, cette fin d’après-midi au bord de la piscine pour l’ultime vague d’évaluation des candidats. Il fait 35C, je transpire comme une vache puisque je viens de marcher environ 30 mètres depuis la descente du taxi. Derrière moi, les enfants me suivent, maillots de bain déjà enfilés pour de brèves retrouvailles avec l’eau chlorée, le temps d’un petit test de niveau. Je constate que le tee-shirt solaire est inutile car la piscine elle-même est couverte d’une grande toile, protection contre les rayons à défaut de la chaleur. Sur le bord, un coach à l’air sévère et aux tongs en plastique, les mains croisées derrière le dos, aboie des ordres dans ce qui semble être de l’anglais mi-kangourou mi-sergent-chef et que contre toute attente, les enfants occupés à nager semblent comprendre. Saisissant mon courage et mon accent français, j’ose demander au tromblon à l’aimable maître-nageur auquel de ses congénères je dois m’adresser pour inscrire mes enfants au test qui leur donnera le sésame pour entrer dans ce formidaaaaable club de natation. Il me grogne donne gentiment le nom du responsable et sa position autour de la piscine… Ah oui, effectivement, j’aurais dû m’en douter : il est là, le pauvre homme, masqué par une marée humaine de parents agitant des feuilles d’inscription et dans le lot un certain nombre de mères hystériques très décidées à faire de leurs enfants de futurs Ian Thorpe. Le principe de la file d’attente étant visiblement absolument inconnu au Moyen-Orient à la fois des locaux et des occidentaux, je gagne enfin le Saint -Graal de la table du reponsable à coups de pieds à force de sourires polis et engageants. Je ne ménage pas mes efforts, je suis hyper motivée ce club étant le plus proche de chez moi la natation étant excellente pour le développement des ados comme des petits. Mes enfants parviennent enfin à plonger leur corps dans l’eau de la piscine qu’ils découvrent, à leur grande surprise, réfrigérée, antidote local à une homardisation* possible sous ce climat torride.
Cinq min en tout et pour tout, crawl, brasse, dos et papillon, le premier verdict tombe, le niveau est déterminé de façon catégorique avec moults détails techniques sur la flottaison des sujets, la position de leurs nageoires propulseuses mains ou les défauts de leurs battements de pieds. Je rapporte la feuille avec la précieuse indication au chef aux yeux cernés par la lecture éreintante de son planning de cours et le tri des aspirants nageurs… Deuxième verdict : il faut attendre encore 1 semaine pour recevoir THE e-mail, celui qui nous permettra de suivre les cours dans cette piscine. Je me prends à rêver d’indépendance des enfants qui pourraient même y aller en vélo pendant que j’écrirais des billets formidables pour ce blog, je pars avec le sourire et des enfants mouillés. Cinq jours plus tard, notre engouement sportif est fauché en plein plongeon par un mail laconique qui nous apprend que, faute de places, aucun de nos enfants n’a été retenu. Mon mauvais esprit, outre quelques insultes mentales à l’égard du planificateur, me souffle qu’une semaine pour faire une simple soustraction entre le nombre de places et le nombre de demandes c’est soit un peu du foutage de gueule soit de très grosses lacunes en arithmétique chez le reponsable de la décision… Lui laissant le bénéfice du doute et tout un tas d’ondes négatives télépathiques, je me suis remise aux opérations, ai changé de club et effectué des triangulations pour déterminer le meilleur rapport distance/temps par rapport à la maison, ai réussi à trouver le résultat attendu avec une équation parfaitement résolue de 3 enfants casés dans 3 niveaux différents, intégrant l’inconnue supplémentaire du timing de l’activité complémentaire théâtre de notre Drama-teen et la possibilité de rajouter le tennis pour les garçons… Heureusement que moi, je suis bonne en maths !
* (oui, j’invente des mots si je veux)