Avec les jours encore frais, il faut profiter des activités en extérieur. Cumulant mentalement (et aussi sur des post-its éparpillés partout au grand mécontentement du Mâle) et progressivement les choses à faire ou à voir à Dubai ou dans les environs, j’envisage même -folie de l’organisation quand tu nous tiens- de faire un planning des must-do et must-see, week-end par week-end en tenant compte des données météo pour être sûre de ne pas me griller les cartouches de la climatisation quand l’étuve l’été sera venu avec son sillage de transpiration et son sauna naturel et que sortir sera devenu impossible. Car oui, quand il fait 40C, mieux vaut avoir gardé l’aquarium ou le musée de Sharjah plutôt que la promenade à El Mamzar Park sous le soleil de plomb… Bref, samedi, devoirs faits (rapport que le samedi, c’est notre dimanche à nous car le 2e jour du week-end, vous vous rappelez ?) à peine 25C, l’occasion rêvée pour aller voir si l’herbe est plus verte du côté d’Al Ain, une ville complètement à l’est de l’état d’Abu Dhabi, tellement à l’est que si tu traverses la frontière et tu te retrouves à Oman mais ce n’était pas l’objectif du jour car nous visions le zoo de Al Ain ! En professionnels des zoos, nous avions l’intention de mater de l’antilope, de nourrir de la girafe, de ronronner avec les tigres blancs et les lions, de suivre les suricates (trop mignons), de repérer les oreilles du bébé hippopotame, de voir la manucure des aigles, de saluer les chameaux (hiiii des chameaux), de comparer nos oreilles avec celles des fennecs, de nous moquer de la coiffure à la Dick Rivers de certains singes, de critiquer l’épilation des porcs-épics etc. Le zoo est assez grand sans être immense et les allées partiellement ombragées par des dais judicieusement placés pour éviter la cuisson des lardons enfants qui passeraient par là. Les animaux ont des enclos de grande taille et il y a globalement une belle sensation d’espace, à la fois pour le visiteur comme pour les animaux ce qui, pour un zoo est, selon moi, un point très positif. Il y a de nombreux bancs et pelouses qui permettent d’agréables petites pauses sur le trajet et un restaurant à la carte réduite mais curieusement meilleur que ce que l’on pourrait attendre. En terme de bilan, nous avons vu beaucoup d’animaux, notamment des félins en pleine sieste, et avons fait le plein de gazelles avec de la corne en tout genre : de la corne droite rectiligne un peu basique, de la corne courbe qui permet de se gratter le dos juste en relevant le menton, de la corne vrillée nettement plus sophistiquée, de la corne « branchée » à la mode des cerfs de chez nous. Près de l’un des enclos, peut-être le 10e enclos de bêtes à cornes que nous voyions, presque lassés du spectacle des sabots fins et du port altier des animaux, j’ai lu le pannonceau d’indications avec désinvolture. Il s’agissait d’une espèce d’Oryx, le Scimitar Horned Oryx, qui, a priori, n’avait rien de spécial et pourtant il y avait une petite mention en rouge : « extinct in the wild ». En face de moi, la petite dizaine de gazelles était peut-être les derniers survivants de toute une espèce. Triste constat mais mise en évidence du rôle important des (bons) zoos dans la conservation des espèces. Après un coucou aux oiseaux et une mention très spéciale au pingouin joueur qui a suivi pendant plusieurs minutes le fil du scoubidou que nos enfants promenaient sur la vitre (extérieure) de son pinguinarium, nous avons repris la voiture pour grimper sur le Jebel Hafeet, une montagne rocheuse à presque 1250 m au dessus d’Al Ain, par une route très bien aménagée avec des view-points avec parkings qui évitent la pose sauvage de la voiture sur le bas-côté et la photo prise pendant que le reste des véhicules te rase le postérieur. Arrivés en haut, d’un côté le désert avec wadis et dunes, de l’autre, l’homme est là avec ses constructions, ses routes et ses plantations. Une très belle vue avec un minimum d’effort et de temps !
Après cette journée bien remplie, il a bien fallu rentrer (1h30 de route) et, dans la voiture, c’était plutôt ambiance Lémuriens que Suricates sautillants, la fatigue ayant durement atteint jeunes et moins jeunes après nos activités animalières.