A la maison, soyons honnêtes, nous sommes très préservés. Cela n’intéresse pas vraiment le Mâle et moi j’en suis restée à Zidane. Cependant, impossible de rater l’effet Coupe du Monde, les journaux sont pleins de publicité pour les lieux permettant de regarder les matchs car les horaires ne sont pas tous très compatibles avec notre fuseau horaire. Tentes sur la plage, batteries d’écrans géants, déco foot, menus spéciaux, tout est mis en oeuvre pour attirer le supporter du ballon rond. Autour de l’événement, il y a évidemment une certaine excitation que l’on ressent ici, le développement du chauvinisme lorsque l’équipe de son pays joue et, encore mieux, gagne. Regarder les matchs c’est bien mais faire les pronostics, cela fait aussi partie du sport.  En 2010, rappelez-vous, Paul le Poulpe avait connu son heure de gloire en prédisant, sans se tromper, les vainqueurs des différents soirs. Pour cela, il devait choisir parmi 2 boîtes contenant sa nourriture préférée celle avec le drapeau de l’équipe qui serait victorieuse. Paul a fait des émules pour la Coupe du Monde 2014 et la barrière des espèces a été dépassée. En Suisse, c’est un un cochon d’Inde, judicieusement (?) nommé Madame Shiva, qui a été choisi pour faire des pronostics. La méthode n’est pas très élégante puisque, se déplaçant sur un mini-terrain aux couleurs des équipes, elle donne son avis par le dépôt d’une crotte prémonitoire. Qu’importe, c’est visiblement pour la bonne cause car l’opération est mise en oeuvre par une ONG caritative suisse qui entend par là soutenir la cause de ces petits rongeurs en Equateur où leurs déjections, encore elles, peuvent fournir un engrais 100% bio et ainsi promouvoir les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Madame Shiva a de la concurrence cependant avec Cabeçao la tortue brésilienne, Predictarro le kangourou australien, Nelly l’éléphante allemande qui shoote direct dans les buts… Et ici, surfant sur la vague dribblant sur le défenseur, il ya Shaheen et Shaheen est …. est… est… un chameau ! Je ne pouvais donc pas passer à côté. Fidèle à sa réputation nonchalante, il exerce couché dans le sable entre 2 panneaux portant les couleurs des équipes du match du soir. Le panneau choisi est mordillé et l’équipe vainqueur ainsi désignée !