C’était la fin d’une belle journée passée en fort agréable compagnie et, pour la conclure, quoi de mieux que de partager encore la soirée au restaurant ? Le week-end venait de commencer, c’était vendredi soir, les enfants pouvaient se coucher tard, les conditions étaient idéales. Après concertation, notre choix se porte, notamment pour des raisons de proximité, sur JBR, le petit nom affectueux du quartier de Jumeirah Beach Residences. Grave erreur de novices que nous étions alors ! Sur le papier, il a tout pour plaire ce quartier : la mer au pied des buildings et une grande promenade bardée de restaurants et bars… Sauf que dans un quartier où les grues font partie du paysage et les travaux sont omniprésents, la circulation est un cauchemar et que, montre en main, nous avons mis 1 h (60 vraies min !) pour faire environ 2 km… Sauf que dans ce quartier couru, les places de parking sont plus rares qu’une pédicure sur le pied d’un chameau et que, sauf à tenter la contravention ou s’armer de culot pour s’incruster dans le parking des résidents d’un hôtel, garer son véhicule est une véritable gageure… Quelques péripéties plus tard, nous sommes parvenus enfin au restaurant, certes soulagés mais un tantinet tendus, assez en tout cas pour me faire jurer que, PLUS JAMAIS, je ne reviendrai dans cet enfer de fin de semaine dans mon mon propre moyen de locomotion… Bref, entre JBR et moi, ça avait mal commencé et j’avais tenu ma promesse jusqu’à présent de snober le lieu. Mais, force est de constater que l’endroit rassemble de nombreuses opportunités de restauration et que flemme oblige, cela pouvait devenir une option pour éviter la corvée de la préparation du repas de ce vendredi. Dans ma grande mansuétude, j’ai décidé d’accorder à JBR une autre chance car, sur un malentendu, ça peut marcher comme diraient les Bronzés et puis il est seulement midi, une heure certainement plus propice que la soirée et l’excitation associée. Repérage des lieux, voucher du restaurant dans le sac, nous partons confiants… Tiens, ça ne roule pas bien vite quand même, sûrement la faute des taxis qui s’arrêtent un peu cavalièrement n’importe où… Tiens, il y a la queue au parking de la plage, impossible d’y rentrer à moins d’attendre 5-10 min ; tant pis, nous tentons une rue perpendiculaire et notre chance auprès du préposé à l’entrée d’un parking : « For residents only ! » nous aboie-t-il répond-il… Bon, demi-tour et direction le nouveau mall qui vient d’ouvrir, « The Beach » car il a un parking souterrain… Tiens, il n’y a pas la queue, le Mâle respire, soulagé de pouvoir enfin garer l’engin… Gloups, 20 AED/heure, voilà pourquoi il n’y a pas la queue ! Respiration profonde et exercices mentaux d’auto-persuasion, répétition du mantra » JBR est mon ami » et direction le restaurant repéré ! Nous montons, nous cherchons, nous tournons mais force est de constater que le restaurant a fermé, la dure loi de la concurrence a frappé et notre espoir de payer notre facture grâce aux économies réalisées par notre voucher s’envole… « JBR est mon ami », « JBR est mon ami », « JBR est mon ami »… Retour sur le front de mer, histoire de balayer les options qui s’offrent à nous avant de nous décider pour un restaurant indien, calme et au décor charmant, House of Curry. Une armée de serveurs est à notre disposition et, bien que nous n’ayions pas goûté de currys, nous nous régalons des plats commandés et d’une viande tendre et cuite à la perfection pour lui conserver tout son moelleux. A l’addition, une bonne surprise nous attend car nous apprenons que notre parking est offert, le restaurant faisant partie du complexe « The Beach »… JBR deviendrait-il mon ami ? Les sculptures de sable sur la plage nous attire mais le soleil est déjà fort et la foule qui déambule ou grille bronze sur la plage, peu propice au calme auquel nous aspirons pour notre digestion. L’estomac rempli, nous abandonnons les lieux aux touristes en mal de chaleur pour regagner notre infiniment plus plaisible quartier. « JBR est mon ami » ? En progrès mais peut définitivement mieux faire !