Jeux Olympiques, côté lecture

2016_09_14_e_oaka_121152OK, je suis un peu en retard mais voyez-vous, moi, pendant les JO, j’étais en mode récupération active sur reblochon avec option rosé et barbecue donc j’étais évidemment débordée. Au retour en Grèce, malheureusement, mes hanches et autres parties de mon anatomie débordent également (à peine, presque pas, ou si peu) du coup j’éprouve un regain d’intérêt pour le sport, en espérant secrètement que mes footings suffiront pour que ma machine à laver arrête mesquinement de faire rétrécir mes vêtements. Regain d’intérêt qui se manifeste par exemple par cet excellent article sur le stade de marbre, par une reprise du footing matinal (à ce jour, je déplore la perte d’un poumon et 2 cuisses, pourtant en parfait état sur les pentes des collines athéniennes) et par une lecture tout à fait appropriée : Spiridon Superstar : Les premiers jeux olympiques de Philippe Jaenada.

Je constate qu’à chaque fois que j’arrive dans un pays, je cherche à lire des ouvrages en lien avec celui-ci, pas nécessairement de grands classiques ni des chefs d’oeuvre mais des livres qui me donnent quelques clés pour découvrir le lieu où je vis ou tout simplement pour découvrir de nouveaux auteurs. Évidemment, il ya l’Illiade et l’Odyssée mais on peut explorer de nouveaux horizons non ?

Qui est Spiridon ? Tout simplement le vainqueur de la 1ère épreuve du Marathon, course inventée à l’occasion de la naissance des Jeux Olympiques modernes qui se sont déroulés en 1896 à Athènes. Ce Spiridon, c’est un paysan (et moi j’aime bien les paysans) qui court tranquillement, quasiment par inadvertance, un marathon en moins de 3h, poussé non pas par la gloire mais plutôt par les événements et qui reprend ensuite le cours de sa vie comme si de rien n’était. Aujourdhui, le Centre Olympique Athlétique d’Athènes (Ολυμπιακό Αθλητικό Κέντρο Αθηνών) érigé pour les jeux de 2004 porte son nom mais celui-ci est rarement prononcé car tout le monde appelle simplement OAKA ce grand stade aux ailes blanches. Il est savoureux de retrouver dans le livre des lieux que je traverse aujourd’hui en voiture ou en métro ou des noms que je lis sur les plaques des rues ou le socle des statues. C’est à Maroussi, sur les hauteurs d’Athènes, alors la vraie campagne et non pas la ville aujourd’hui traversée par l’autoroute, que commence l’histoire de Spiridon. Pour vivre, il vendait l’eau de la source de Maroussi à Athènes en faisant le trajet à côté de la charrette car le cheval avait déjà fort à faire avec les barils d’eau, 30 km aller-retour plusieurs fois par semaine une vraie broutille ! Par un concours de circonstances, Spiridon se retrouve à courir le marathon et c’est au Kallimarmaro qu’il  fait connaissance avec une gloire éphémère qui lui aurait cependant permis de gagner le monopole de l’approvisionnement en eau d’Athènes depuis les sources de Maroussi. Avec beaucoup d’impertinence et de légèreté, avec un style plus proche de celui d’un blog que de Victor Hugo, Philippe Jaenada raconte l’histoire des Jeux Olympiques. Sous couvert d’humour, on apprend plein de choses car c’est documenté et Pierre de Coubertin en prend pour son grade tout comme le mythe du messager de Marathon par exemple. Bref une petite lecture bien sympathique, intéressante et pas trop exigeante intellectuellement.

 

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