Pour toutes les mamans qui reconnaîtront certains traits de leur progéniture en route vers l’âge adulte et une fois n’étant pas coutume, un poème (en pied de nez) et surtout ne répondant en rien aux standards du genre j’imagine car n’est pas Beaudelaire, ni Devos qui veut (je suis réaliste) !
L’Ado
De lui on pourrait dire que c’est un Tétrapode
mais sur ses quatre membres, seuls trois lui sont utiles.
Le quatrième est réservé à un usage toujours fébrile,
celui de la communication immatérielle et infertile.
Il faudrait donc, rien que pour lui, inventer un nouvel ordre.
Celui où la main n’est qu’une protection de smartphone,
celui où les doigts sur l’écran ne sont que des limaces brouillonnes,
celui où la survie n’est possible qu’avec le code wifi,
celui où le sourire n’existe qu’en selfie.
Avec la taupe, il partage la myopie,
les yeux toujours rivés sur le rectangle poli.
De la lamproie, il prend l’air ahuri
Lorsqu’un obstacle devant lui surgit.
Nez baissé, dos voûté, c’est un bélier sans force.
Avec la réalité, il a choisi le divorce
Préférant aux contingences matérielles
La sécurité artificielle du monde virtuel.
De ses oreilles pendent des écouteurs,
cordons ombilicaux amplificateurs
d’un bruit intérieur aux antipodes
Du silence qu’il pratique et trouve bien commode.
De la moule, il a la vivacité.
De la tortue, il a la vélocité.
Mais méfiez-vous, parfois il fonce éperdument
arbsorbé dans le perpétuel rebondissement
des péripéties rapportées sur les réseaux sociaux,
ces espaces factices où être et paraître semblent égaux
Lorsque les ateliers inspirent… je suis ravie!
Et pourtant pour la forme ce n’était pas gagné !
Tellement vrai ! Bravo pour cette mis en forme ! Svp, ne nous laisse pas sur notre faim. Continue à écrire en vers.
C’est pas gagné
Tu connais mes enfants? 🙂 Bravo pour cette description parfaite.
Et ceux de pas mal de copines je crois ! Merci Isabelle