L’Amphiareion d’Oropos

2017_03_20_Oropos_E_IMG_20170319_122459 Nous aurions pu aller nous promener dans le centre d’Athènes mais nous n’avons pas voulu partager avec les 14000 personnes du semi-marathon qui se courait ce jour-là. Nous aurions pu aller à Delphes mais le ciel un peu voilé et les 2h de route nous ont dissuadés. J’aurais pu aller courir mais une attaque virale vicieuse contre ma personne la semaine précédente avait eu raison de mes poumons et de ma toute fragile motivation. Après un hiver que j’ai trouvé absolument interminable (tout comme les Grecs de souche d’ailleurs), hier le printemps avait enfin décidé de pointer son nez en Grèce et le soleil de dimanche nous a semblé absolument irrésistible. Faisant fi de toute récrimination, nous avons embarqué la crème solaire et les garçons sur le site d’Oropos pour visiter l’Amphiareion au nord de la Péninsule de l’Attique à moins d’une heure de la maison.

Sur place, nous nous sommes acquittés d’un faramineux droit d’entrée de 1 euro par adulte (!) avant de pénétrer dans le sanctuaire dédié à Amphiaraos. Dès l’entrée, j’ai trouvé le site absolument charmant. Entre les colonnes, l’herbe dessinait un doux tapis ponctué de fleurettes printanières. Entre deux exclamations (« que c’est joooooli », « ooooh que c’est mignon »), je me suis jetée à intervalles réguliers au sol pour faire des photos à hauteur d’étamines, ne reculant devant rien, même pas devant l’exposition du sourire du plombier, pour obtenir un cliché réussi. Le Mâle lui n’a pas été aussi souple mais a profité pleinement de ce site niché au fond d’une petite vallée où la moutarde sauvage faisait un joli tapis jaune alors que les fragiles anémones sauvages ornaient la stoa et les restes du temple.

2017_03_20_Oropos_E_IMG_20170319_131509Vous sachant toujours avides de connaissances, lecteurs aimés, j’ose penser que vous savez évidemment qui est Amphiaraos mais, pour les néophytes, je m’en vais vous le présenter. Roi d’Argos, Amphiaraos était capable de prédire l’avenir et entrevit la défaite qui suivrait la Guerre des Sept Chefs contre Thèbes.  Malgré un refus initial d’y participer, il se vit contraint, suite à la trahison de sa propre femme, d’y prendre part en tant que commandant. Comme  il l’avait prévu, la guerre fut perdue et Amphiaraos dut fuir. Zeus, pour le sauver du courroux du fils de Poséidon, ouvrit alors la terre qui l’avala en même temps que son chariot. Il devint alors immorterl et un oracle reconnu, parmi l’un des plus réputés dans la Grèce Antique. Son principal sanctuaire est celui d’Oropos où l’on venait se faire soigner et écouter l’oracle.

Sur place, le site, de taille modeste, présente les traces d’un quartier résidentiel, les restes de bains, un temple, une clepsydre ainsi que les reste d’un théâtre avec de beaux trônes en marbre. Au pied du théâtre, les colonnes d’une stoa montent encore la garde comme lorsqu’elle servait à héberger les patients qui entendaient l’oracle ou étaient soignés pendant leur sommeil au cours d’un rêve.

Nous avons crapahuté. sur les pentes de la petite vallée, ramassé des bâtons, observé les enveloppes des bourgeons tombées au sol, évité avec le plus grand de marcher sur les fleurs, essayé de deviner les fonctions des blocs éparpillés au sol. C’était doux, c’était beau, c’était bon, c’était le printemps !

 

Cet article a 2 commentaires

  1. Christelle Marbach W

    Et bien il y a plus prudent que moi qui me suis retrouvée au milieu des 14000 Grecs ! Ça fait du bruit 14000 Grecs …

    1. Expatographies

      Hahaha !

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