
En effet, la culture du parfum à la française pourtant légendaire n’a rien à voir avec celle du Moyen-Orient, elle aussi historiquement très importante puisque ce sont les Arabes qui ont inventé les techniques de distillation. A la différence des parfums occidentaux, les parfums arabes traditionnels ne sont pas faits à base d’alcool mais d’huiles. Aux senteurs légères et fruitées sont préférées les senteurs boisées, profondes, fumées, musquées ou au goût de cuir, la faute au climat peut-être qui fait parfois que les corps ont tendance à s’épancher olfactivement de façon prononcée. Si on parfume son corps comme en Europe, on parfume également ses vêtements et sa maison en faisant brûler un mélange de bois odorants ; cette utilisation traditionnelle renvoie d’ailleurs directement à l’éthymologie latin du parfum : « per fumum » (par la fumée).
Le champion toute catégorie pour obtenir cette odeur caractéristique, c’est l’oud. Au départ, c’est un arbre malade (un pauvre Aquilaria qui ne demande rien à personne), attaqué par un champignon qui se met alors à produire une résine particulièrement odorante qui imprègne le bois. Ces conditions très particulières d’obtention en font un bien précieux et cher ! On le retrouve dans les mélanges à brûler (maamoul), en composant des parfums fins produits par des entreprises locales mais aussi dans les parfums des grands parfumeurs français qui proposent au Moyen-Orient des collections totalement différentes de celles que l’on trouve en Europe.
A tout jamais, l’oud restera pour moi l’odeur de Dubai et celle des gandourahs immaculées et des sombres abayas.
Ps : pour en apprendre encore un peu plus, j’avais écrit « le parfum dans la culture arabe » en 2014.


Salut Sylvie,
Touché !
En ce moment, je parle régulièrement du Parfum qui nous avait inspiré, il y a 10 ans, pour créer des cacaos fermentés avec du jus de fruit (un enfleurage en milieu humide ! ). Dans un autre registre, je me souviens encore parfaitement de cette impression, chaude, jaune et moite d’Ylan Ylang, au milieu des champs à Madagascar, un soir de 1994. C’est ce qui m’a attaché à tout jamais à ce pays…
Merci Sylvie.
Il est vrai que pour toi odeurs et parfums se conjuguent forcément au quotidien ! Et les souvenirs olfactifs sont puissants, très puissants, parfois trop même … la fameuse madeleine de Proust ou presque car peut-on séparer réellement le goût et l’odeur ?