Avant, j’étais plus ou moins à jour dans le blog. En gros, je vous racontais avec quelques jours de délai nos sorties, nos balades ou nos vacances mais depuis quelques mois, c’est la bérézina dans les publications. Serais-je tombée dans une faille de l’espace-temps ou me serais-je mise, par inadvertance, à la vie à la grecque c’est-à-dire Σιγά σιγά (« doucement, doucement ») ? C’est possible quoique la fainéantise puisse aussi être impliquée… L’avantage, c’est que j’ai pas mal de choses à vous raconter sur le plan touristique, l’inconvénient, c’est que cela date un peu… Alors, on va dire qu’à défaut d’actualité, cela vous permettra de rêver à des rivages ensoleillés pendant que le froid ravage votre pays et la raclette l’intégrité de votre corps d’athlète ou alors, encore mieux, de préparer vos vacances hellènes. Au programme aujourd’hui, ce sera donc Santorin, une île que nous avons visitée pendant un week-end de 3 jours (Merci la Pentecôte orthodoxe fériée) en juin, en relative hors-saison puisque hors vacances scolaires. Santorin fait partie en réalité d’un petit archipel volcanique correspondant aux vestiges d’une ancienne île détruite vers le 17e s. av JC par l’éruption dite « minoenne » du volcan de Santorin qui a également, en raison de sa puissance, provoqué un tsunami en Méditerranée. Comme toute caldeira, celle-ci s’est formée par effondrement du centre du volcan et forme une vaste dépression bordée de hautes falaises que la mer a submergée d’où la forme semi-circulaire de l’archipel.
Santorin, c’est un peu la reine des Cyclades, l’incontournable que tout novice se doit de faire. C’est pour cette raison que ce fut l’une des premières que nous ayions visitée (après Tinos) pour que la surprise soit à coup sûr présente dans nos yeux de novices de la Grèce, avant que les maisons blanches et bleues vues sur les quarantedouze autres îles déjà découvertes ne nous lassent peut-être. Tant qu’à jouer les touristes, nous y sommes allés franco !
Jour 1 : arrivée à l’aéroport. Nous partons direction Oia où nous logeons pour poser nos bagages. Rien n’est encore ouvert car il n’est même pas 9h. Nous retournons donc à Fira pour y prendre le petit-déjeuner avec, bien évidemment, la première des vues sur la caldeira. Époustouflant, tout comme le prix des jus de fruits d’ailleurs ! Nous y sommes encore relativement seuls et en profitons pour parcourir à pied les ruelles du village. Au passage, nous achetons nos billets pour la croisière, très classique, vers le cratère du volcan et les sources d’eau chaude. Vue la topographie de Santorin. les villages sont en hauteur et l’embarcadère quelques centaines de mètres bien abrupts en contrebas. Comme quelques marches n’allaient pas nous faire peur après celles de Jordanie ou les temples d’Angkor, nous attaquons bravement la descente encore partiellement à l’ombre. Grave erreur car nous pataugeons allègrement dans le crottin et l’urine des ânes qui sont à la disposition des touristes les moins sportifs. Nous compatissons au calvaire du sympathique couple asiatique qui nous précéde, chaussés de simples tongs, les arpions baignant donc dans une fange douteuse au potentiel tétanique non négligeable. À la suite de cette expérience sanitairement intéressante, nous décidons, dans un rare et spontané accord familial, que le retour s’effectuera, quelqu’en soit le prix, avec le téléphérique et surtout pas avec les équidés, qui, bien que sympathiques, n’en sont pas moins fort odorants. Une fois arrivé au port, nous embarquons avec quelques dizaines de nos congénères pour aller visiter le plus grand cône volcanique (Nea Kameni). Sous le soleil déjà brulant, nous marchons dans les scories noires, en une longue file indienne de touristes amenés par les différents bateaux. Grâce à la guide, c’est intéressant sans être renversant mais, au moins, nous sommes allés sur le cratère, avons senti le souffle chaud de l’activité volcanique et imaginé ce grand volcan sur la frange duquel les villages blancs sont désormais perchés. Remontés sur l’embarcation, direction les sources d’eau chaude pour un petit plouf (avec toujours nos dizaines de congénères) avant le retour à Fira… Après ce bain de foule, nous mettons le cap sur Oia. Le coucher du soleil aimantant inexorablement les touristes, nous abandonnons l’affaire et le « sunset view point » dûment fléché pour observer le crépuscule arriver depuis notre terrasse en sirotant un petit vin cuit. Une fois le soleil couché, Oia retrouve son calme et les rues deviennent nôtres. Magique !
Jour 2 : comme il est encore tôt, je visite Oia dans la lumière fraîche du matin. Des chats, des mariés asiatiques et la vue sur la caldeira entre les maisons blanches, tout est paisible jusqu’à ce que les bateaux de croisière déversent leurs passagers aux alentours de 10h. Nous leur laissons volontairement la place pour accomplir LA visite culturelle du week-end, en l’occurence le site Akrotiri, vestige d’une cité de type minoenne (comme en Crète) habitée entre les 20e et 17e s av J.C. puis ensevelie sous les cendres de l’éruption du 17e s. av JC, semblable à celle de Pompéi, et qui ont protégé les vestiges de la ville. Comme nous sommes à proximité, nous faisons un saut de puce sur la Red Beach pour voir le rouge des rochers sur le bleu de la mer. Vu le nombre de personnes qui nous ont précédés, nous décidons d’aller nous baigner sur une autre plage, repérée par le plus grand des hasards sur la route un peu au nord d’Akrotiri. Le sable est noir et rouge, des pierres ponces flottent sur les vaguelettes et nous trempons face au volcan au loin et les villages blancs suspendus de Fira et de Imerovigli. Un peu à l’écart, cette petite plage ne semble connue que des Grecs et nous y sommes quasiment les seuls touristes et nous profitons avec grand plaisir du calme environnant. Comme il est encore tôt, trop tôt pour rentrer à Oia qui doit encore frémir sous la foule des touristes, nous filons visiter le petit village de Pyrgos au coeur des terres. Un vrai coup de coeur pour ce village suspendu à sa colline, des maisons blanches et des dômes comme dans les autres villages de l’île dans lequel les touristes sont là encore bien rares, attirés qu’ils sont par la caldeira et sa vue stupéfiante. Un petit havre de paix avant le retour à l’effervescence de Oia.
Jour 3 : Alors que le Mâle et deux enfants visitent la plage au pied de Oia, mon Teenboy et moi-même partons, dès potron-minet, à pied le long du chemin qui relie Oia à Fira… Pas de réelle difficulté car le dénivelé n’est pas extrême mais quatorze kilomètres de marche quand même sous le chaud soleil ! Heureusement nous avions pris de l’eau en abondance et la récompense de cette effort est une vue exceptionnelle tout au long de la marche sur la caldeira. Une belle balade qui vaut vraiment la peine… Pour les plus courageux, dont j’ai fait partie en transpirant à grosses gouttes, il est possible de rajouter un petit détour pour aller voir LA petite chapelle qui figure sur toutes les cartes postales, (Ekklisia Theoskepasti) dominant seule la caldeira avec son dôme bleu sur son promontoire personnel dont les marches sont assassines à l’aller comme au retour. À notre arrivée à Imerovigli, le Mâle, sympathiquement, était venu nous chercher et nous avons filé manger dans une taverne, quasiment les pieds dans le sable noir de la plage de Perivolos. Après un petit plouf salé (en se brûlant les pieds sur le sable donc), nous avons fini l’après-midi à Oia dans un lounge bar avec piscine, histoire de récupérer nos bagages et d’attendre paisiblement notre vol en fin de soirée.
En conclusion, Santorin est vraiment une merveille et est absolument unique en son genre. Mais ces caractéristiques se paient en terme de fréquentation et globalement de prix (!) et je n’ose imaginer ce que doit être l’île en pleine saison touristique… Santorin mérite donc sa réputation d’incontournable mais désormais nous tenterons plutôt de trouver des îles un peu plus tranquilles ;-). Heureusement la liste est longue !
Infos pratiques :
Transport : vol Athènes-Santorin, 40 min. Le trajet en ferry étant assez long, nous avons privilégié l’avion dont les horaires (arrivée tôt le matin et retour tard le soir) nous ont permis de profiter de 3 jours pleins sur l’île.
Voiture : indispensable pour profiter de tous les recoins de l’île. Location à l’aéroport pour nous, réservation préalablement faite par internet.
Logement : les prix sont globalement élevés et surtout à Oia. C’est cependant là que nous avions choisi de loger ce qui nous a permis de goûter l’atmosphère si calme et particulière du matin et de la soirée (avant ou après l’arrivée des touristes en bateau).
Première de nos visites en avion… et plus jamais maintenant vu que l’avion reste en France… beau reportage Sylvie ! Toujours un plaisir de te lire