On ne peut pas dire que le golf soit un vrai inconnu pour moi car je peux me vanter d’avoir joué au mini-golf au moins 8 fois dans ma vie ce qui n’est pas rien, vous le reconnaîtrez. Arrêtez les applaudissements, je ne vous donnerai pas les scores de peur de vous impressionner… Bref, lorsque des amis nous ont proposé d’aller assister (pas jouer hein !) à un tournoi de golf professionnel, le DP World Tour Dubai Championship 2013, hyyyyper important avec plein de stars du golf, je me suis laissée tenter même si ma culture golfesque ne va pas plus loin que Tiger Woods et encore plutôt dans la rubrique People de Gala que dans l’Équipe.
Direction le désert comme toujours, un parking immense et un peu ensablé et le golf qui se cache derrière des maisons et des résidences en construction. Dans le « village », les hauts-parleurs marchent à tue-tête et, entre 2 paires de chaussures de golf, on peut même acheter une maison sur plan si on a 5 minutes. La faune est tout sauf locale et on croise une concentration totalement incongrue de bermudas et de polos, certains même avec le col relevé (avec donc un risque non négligeable de suicides de chatons). Pour une fois, c’était donc plongée dans le monde des expats mais toutes nationalités confondues, avec de magnifiques exemplaires de blondes européennes au visage rendu écarlate par le soleil, de Thaïs qui taillent le bout de gras sous un arbre ou des British dans toute leur splendeur, le(s) verre(s) de bière à la main… Suivant le programme et les conseils de nos amis, nous avons assisté au départ et à l’arrivée de quelques trous avant finalement de choisir un chouchou à suivre. Nous (enfin la partie féminine de notre groupe) avions choisi Canizares, un espagnol muy caliente car après tout, comme la moitié du temps on ne voit pas la balle et que l’autre moitié on marche, autant que celui qui est responsable du mouvement soit agréable à regarder. Les garçons eux s’en foutaient tant qu’ils avaient droit de prendre une bière. Ce faisant, j’ai appris plein de nouveaux mots car nos amis, en plus d’être sympathiques, sont pédagogues. Au golf, on ne dit donc pas « passer par le trou » mais « le trou a un Par », on dit que le joueur a fait un Birdie (c’est classe) ou un Bogey (ça c’est la loose intégrale) mais le plus drôle, c’est le decorum tout autour, les doigts du gant qui dépassent de la poche arrière droite (oui, droite, uniquement la droite), le polo (évidemment) bien rentré dans le pantalon, la casquette et l’air martial des joueurs, le petit geste pour repeigner un brin d’herbe dans le sens souhaité ou repousser une petite motte qui aurait pris des désirs d’indépendance, les conciliabules mystérieux avec le caddy qui donne des conseils avisés, les volontaires qui intiment le silence aux spectacteurs lors des frappes alors qu’il y a au choix les hauts-parleurs de la buvette qui s’époumonent/es oiseaux qui croassent à qui mieux mieux/le vrombissement des avions. Un sport à codes, un peu retranché dans sa tour d’ivoire élitiste quand même mais dans un cadre magnifique pour faire le plein de vert (et pleurer donc sur l’état de ma pelouse). Cela valait le coup d’en profiter en tant que spectateur !
Et les chameaux dans tout ça ils étaient où ?