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Acropole vue du Mont Lycabette
Acropole vue du Mont Lycabette

Votre Tata Ginette, vous l’aimez beaucoup et elle vous le rend bien mais depuis que vous êtes en Grèce, elle vous snobe un peu car je vous le rappelle, Tata Ginette voyage à outrance mais pas trop près de chez elle parce que ce n’est pas assez show-off aventureux. Alors évidemment, la Grèce, c’est beaucoup trop facile, trop « touristique » même si elle n’y a jamais mis les pieds. De toute façon, elle connaît bien puisqu’elle regarde « Des racines et des ailes » et puis des documentaires obscurs sur Arte vous a-t-elle dit…Ah d’accord… « Mais tu viens surtout pour voir les enfants non ? », lui avez-vous répondu perfidement. Elle a donc pris ses billets pour partir début juin, hors saison car vous n’êtes pas cruel au point de vouloir faire cuire votre Tata Ginette au sommet de l’Acropole en plein été.

Jour 1 : Tata Ginette arrive à l’aéroport qu’elle trouve bien trop petit par rapport à celui de Charles de Gaulle. Elle râle parce qu’elle a vu en arrivant Leroy Merlin et Ikea juste à côté des pistes et qu’elle ne trouve pas cela assez dépaysant. Pour la consoler, vous lui proposez froidement de rentrer à la maison en char grec conduit par un apollon car il y en a sûrement un de garé devant le Terminal 1. Curieusement, elle préfère votre voiture dans laquelle elle monte sans rechigner. Arrivés à bon port, vous lui injectez une bonne dose de caféine requinquante sous la forme d’un café grec bien sucré pris en terrasse.

Jour 2 : Vous expliquez à Tata Ginette que non vous ne pouvez pas aller à l’Acropole en voiture à 8h du matin, encore moins s’y garer et que le métro sera le moyen le plus sûr de rejoindre le Parthénon. Tata Ginette manque de s’évanouir à la vue des prix d’entrée (20 euros) mais vous la rassurez en lui disant qu’elle est assez vieille pour avoir le tarif réduit et qu’en plus elle ne fera pas tâche au milieu des antiquités. Tata Ginette manque d’humour et n’insiste pas pour que vous l’accompagniez, ça tombe bien car vous, vous êtes assez jeune pour les payer ces 20 euros. Pendant que vous sirotez un bon Frappé, Tata crapahute au sommet de l’Acropole, se shoote aux Cariatides et fait un selfie devant le Parthénon. Quand elle redescend, elle est absolument ravie et vous en profitez pour l’emmener dans les petites ruelles ravissantes d’Anafiotika où vous prendrez votre déjeuner assises sur les marches des tavernes adossées à la colline. Une fois rassasiée, Tata Ginette veut faire un peu de shopping et comme elle se targue d’avoir le pied grec, vous l’emmenez voir des sandales chez un artisan renommé, Stavros Melissinos. Tata est ravie, elle trouve chaussure à son pied et repart gaillardement, les arpions dûment saucissonnés dans les lanières de cuir. Il commence à se faire tard, l’heure parfaite pour un ouzo chez Brettos, la plus vieille distillerie d’Athènes.

Jour 3 : Tata Ginette traîne un peu la patte, elle accuse les sandales mais vous penchez plutôt pour la dégustation d’ouzo. Pour l’aérer un peu, vous décidez de l’emmener voir la mer, direction le temple de Poséidon, au cap Sounion et vous déjeunez face au temple. Vous lui proposez ensuite une petite baignade au pied du cap Sounion. Tata Ginette arrive à peine à se baigner tant elle fait des photos. Au retour, vous longez la côte vers le nord, histoire de découvrir toutes les petites criques cachées dans les anfractuosités. Pour le dîner, vous vous décidez pour Eleas Gi, une taverne perchée au nord d’Athènes et qui offre, outre un long menu dégustation, une très belle vue sur la ville. À la fin du dîner, Tata Ginette roule jusqu’à la voiture est rassasiée et décide que la cuisine grecque est excellente, quoique pas franchement légère.

Jour 4 : Ce sera journée plage pour Tata Ginette qui digère toujours et prétend faire une overdose de colonnes. Comme il faut être là pour le retour des enfants, vous ne partez pas trop loin et visez la plage de Schinias, avec sa forêt de pins et ses tavernes les pieds dans le sable. Une petite salade chez Glaros, un plouf et la détente est totale. En soirée, vous initiez Tata Ginette à la vie grecque en l’emmenant voir un film dans un cinéma en plein air en choisissant le plus fameux d’entre eux, le cinéma Thisio avec vue sur l’Acropole. Tata ne comprend rien au film car elle n’arrive pas à lire les sous-titre en anglais mais elle s’en fiche, elle n’a d’yeux que pour l’Acropole illuminée.

Jour 5 : Back to Plaka pour Tata Ginette aujourd’hui, vous visitez l’ancienne Agora et le quartier le plus touristique d’Athènes où vous prenez un gyros qui dégouline. Comme Tata Ginette se targue d’être une grande sportive, vous l’emmenez visiter le Kalimarmaro Stadium. Une fois devant la piste, elle fait moins la maline et se contente de monter sur le podium. Comme Tata Ginette réclame sa dose d’Acropole quoitidienne, vous passez la soirée au 360 Cocktail Bar.

Jour 6 : C’est le week-end, vous embarquez toute la petite famille vers Épidaure et son théâtre. En passant, vous lui annoncez qu’elle va rencontrer un de ses contemporains, le canal de Corinthe construit en 1892. Tata Ginette se renfrogne mais vous la consolez en lui disant qu’elle est beaucoup mieux conservée et ce, sans restauration, une vraie Cariatide des temps modernes. En haut du théâtre péniblement gravi, Tata Ginette teste l’accoustique avec l’aide des enfants. Après tout ça, Tata Ginette est un peu mollassone de la sandale et réclame sa pitance. Elle se régale de poulpe mariné dans l’une des tavernes du village d’Épidaure, au bord de l’eau.

Jour 7 : Le vol est en soirée, il reste encore largement de temps pour montrer que Brancusi n’a rien inventé en terme de sculpture et vous partez découvrir le Musée des Arts Cycladiques. Tata Ginette tombe amoureuse des statues et souhaite en ramener une. À la boutique, elle regarde le prix de la plus belle, celle en marbre car c’est la plus typique. Elle manque de s’évanouir. Tata Ginette prend donc une jolie  tête en plâtre, nettement plus modeste qui ne fera ni trou à sa carte bleue ni excédent de bagages. Après une dernière Dakos salade à la maison, Tata Ginette case sa statue dans sa valise à côté du miel de thym, du vin de Samos et des olives de Kalamata, histoire de parfaire sa ligne à son retour en France. Elle vous promet de revenir alors que vous n’avez rien demandé… Alors la Grèce, ça valait le coup hein ?

 

Cet article a 2 commentaires

  1. Christelle Marbach W

    Nous devons avoir des liens familiaux via les tatas…

    1. Expatographies

      Tout le monde a une Tata Ginette, joyeux mélange des qualités (et des petits défauts) de tous nos visiteurs 😉 qui eux aussi ont à supporter les notres quand c’est à notre tour de les envahir !

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