Impressions

2015_11_13_MINous sommes partis le matin, tôt, très tôt. En montant dans le taxi, j’ai compté les valises (8), les enfants (3) et les années passées (2). Le long de SZR, comme d’habitude, le ciel étai bleu pur et la lumière aveuglante, j’ai mis mes lunettes de soleil (normal, il était 7h) et j’ai regardé une dernière fois Burj Khalifa et essayé d’entrevoir le Sheikh derrière les vitres de son bureau des Jumeirah Towers (raté). Lorsque l’avion a décollé, je me suis tordu le cou pour apercevoir encore un peu de buildings, de désert et de mer turquoise afin de les inscrire encore un peu plus profondément dans mes souvenirs. C’était le matin mais tant pis, après le décollage, nous avons bu une petite coupe de champagne parce qu’il faut bien fêter les nouveaux départs. Le Mâle et moi, nous avons trinqué ; les enfants s’en fichaient, ils regardaient chacun un film sans l’habituel couperet/couplet parental sur l’addiction aux écrans, raison pour laquelle ils préfèrent les longs aux moyens courriers, ressortant de l’avion, les yeux rougis par l’abus de pixels, tels des lapins atteints de myxomatose.

Au dessus de la Méditerranée, il y avait quelques nuages et la mer semblait agitée. Nous avons aperçu quelques confettis d’îles mais d’Acropole et de Parthénon, point de trace. Un atterrissage plus tard, de retour en Europe, nos valises (les 8) ne se sont pas fait attendre mais il a fallu, en revanche, attendre le kindle du teen Boy qui l’avait, avec soin, rangé dans le siège de l’avion et donc, puisque collé à ses films pendant 5h (Cf ci-dessus), tout aussi soigneusement, oublié à cet emplacement. Bref, une fois ce petit épisode réglé, notre driver, une adorable dame grecque nous a pris en charge, le Mâle a récupéré notre bolide temporaire et testé la conduite grecque qui, après deux ans de pratique dubaiote, ne nous a pas particulièrement dépaysés, à la seule différence de la taille des voitures et de celles des rues (parfois il y a même des arbres au milieu).

Le vrai choc fut celui de la température. Bravant les foudres du Mâle, toujours optimiste, j’avais bourré rangé dans nos sacs des vestes (à défaut des doudounes…). Bien m’en avait pris, à l’arrivée, c’est pluie, vent et froid qui nous ont accueillis. J’ai enfilé l’intégralité des vêtements chauds en ma possession (le Bibendum, c’est moi) et frissonnante, je me suis directement plainte auprès du Mâle à propos de la publicité mensongère sur le climat de notre nouveau pays d’accueil. Il m’a répondu que cela aurait pu être l’Islande ou la Russie. J’ai ronchonné et boutonné la veste du King Boy jusqu’aux oreilles. Passant des rues dans lesquelles on n’imagine pas qu’une voiture puisse circuler (et encore moins en croiser une autre), des bâtiments pas toujours rutilants, nous sommes finalement arrivés dans notre logement temporaire avec vue magnifique sur… l’autoroute  et, heureusement, de l’autre coté, une petite montagne et le figuier du parking. A notre arrivée, malgré ce climat polaire, le chauffage n’était pas en marche, j’ai envisagé un instant de me rouler par terre en pleurant auprès de la propriétaire mais le sol étant froid, j’ai préféré simplement lui demander, l’oeil quémandeur en montrant mes 3 enfants frigorifiés, si on pouvait activer la chaudière. Elle m’a dit qu’elle allait se renseigner. De désespoir, nous avons réglé la climatisation au maximum : 25C, c’est-à-dire encore bien loin des températures dont nous venions ! J’ai pensé engelures, gerçures et amputation de membres gelés, le Mâle m’a dit que j’exagérais mais je lui ai répondu qu’il en paierait les conséquences lorsque je collerai, le soir venu, mes pieds congelés sur des parties judicieusement choisies de son anatomie.

Sommairement installés, il était environ 17h, le frigo était bien évidemment vide. Il  a alors fallu aller faire quelques courses au supermarché du coin dans lequel nous avons découvert que l’apprentissage du grec allait rapidement devenir, si ce n’est une nécessité, au moins un atout supplémentaire, ne serait ce que pour lire les consignes d’utilisation des surgelés et différencier le beurre de la margarine. Nous avons tordu le nez devant l’étalage des fruits (oranges, pommes, bananes) qui nous a ramené, comme le ciel bien peu clément, à la dure réalité des saisons des pays tempérés. Nous avons pris de la feta (of course), des olives (of course bis) et quelques tranches de jambon, choisi par gestes au milieu de nombreux autres produits d’origine porcine même pas cachés au fond du magasin. Nous avons même pu acheter du vin au même endroit sans avoir à montrer une licence. De retour dans notre microscopique chez nous, nous avons dîné sous le souffle tiède de la clim’, nos tongs remplacées par des chaussons flambant neufs, preuve s’il en est que le glamour et le bling bling dubaiote ne nous quitteront pas de sitôt !

Cet article a 5 commentaires

  1. Tatie des iles

    Je vois qu’il n’y a pas de plainte des enfants donc ça va ! A mon avis tu peux lui faire un procès à ton mâle pour « dur retour à la réalité » et peut-être publicité mensongère
    Les « Kaliméra, ti kanis, poly kala » seront bientôt des mots dits sans même réfléchir tu peux maintenant surveiller l’olivier, les olives marinées pour l’apéro c’est top moi pendant ce temps je me débats avec le brouillard qui couvre l’Istrie ça n’est pas top

  2. Sophia

    C’est chouette de lire vos premières impressions! Même si j’imagine que ça ne devait pas être très drôle de se cailler avec les enfants. Le début sera désorganisé, mais bien vite, vous prendrez vos marques, vous avez l’habitude!
    J’attends la suite avec impatience!

  3. anne sophie

    Magnifique description de la premiere journee…tellement reconnaissable lors d’un redemarrage dans un autre pays. On s’en prend plein la figure a l’arrivage, et puis, les choses se mettent en route, le soleil pointe son nez, le chauffage demarre…

    1. Sylvie

      tu as raison : avec le chauffage c’est mieux ! 😉

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