De Dubaï, je me souviendrai de la mer calme du matin et de la quiétude de la plage de sable clair, surveillée par la silhouette ventrue de Burj El Arab.
De Dubaï, je me souviendrai des dunes rouges qui me faisaient me cramponner lorsque le Mâle était au volant mais pour lesquelles je n’aurais laissé ma place à personne, de ce désert si mystérieux que j’aurais encore aimé avoir eu le temps d’explorer du coté de Liwa notamment.
De Dubaï, je me souviendrai des chameaux qui s’égrenaient le long de la route d’Al Ain, des courses chapeautées par les 4×4 blancs et des têtes lippues de ces animaux qui furent emblématiques de mon séjour ici.
De Dubaï, je me souviendrai du ciel toujours bleu, des températures clémentes de l’hiver, de cette pluie exceptionnelle qui met à mal les rues et les conducteurs en l’absence de système d’évacuation de l’eau mais amuse les enfants. J’oublierai par contre les températures de l’été caniculaire et les inévitables restrictions d’activité dans cette période pendant laquelle l’expression « chaleur écrasante » prend tout son sens.
De Dubaï, je me souviendrai de la nourriture du Moyen-Orient, du moutabal et du laban, des shawarmas et des shish taouks savoureux. Je garderai dans la bouche le gout des dattes fondantes et celui des manakeeshs reouvert de zatar.
De Dubai, je me souviendrai du contraste entre le sable du désert et la modernité de la cité, des palmiers qui volent dans le ciel vers leur nouvelle demeure, des voitures de luxe, de cette limousine rose que nous croisions régulièrement sur Beach Road et des faucons qui prennent l’avion.
De Dubaï, je me souviendrai de cette skyline hérissée surplombée par la silhouette scintillante de Burj Khalifa, des flamants roses qui prenaient la pose au soleil couchant et des grues omniprésentes dans le paysage. Je regarderai dans quelques années les 16 voies de Sheikh Zayed Road onduler au dessus du canal en me disant que j’en aurai vu les prémisces mais j’oublierai soigneusement l’indélicatesse notoire des conducteurs sur ces grands axes où seuls les plus gros semblent avoir droit de passage.
De Dubaï, je me souviendrai de mon quartier, des bougainvillées roses, des maisons blanches, des pintades errantes et des minettes qui nous avaient adoptés en espérant qu’elles trouveront vite un nouveau pourvoyeur de croquettes et d’eau.
De Dubaï, je me souviendrai des palais cachés derrière leurs grands murs et leurs palmiers et de la silhouette du yacht du Sheikh qui semble en garder l’accès.
De Dubaï, je me souviendrai de Beach Road, de ses feux qui permettent d’entrevoir la mer et sur laquelle il fallait parfois slalomer pour éviter les bouchons dus soit au drive-in des coffee-shops soit à l’heure de la prière.
De Dubaï, je me souviendrai des terrasses des cafés blanchies par les gandourahs des hommes, de leurs barbes bien taillées et des femmes élégantes aux grands yeux soulignés de khol dont le passage laisse un sillage odorant dans les couloirs des malls. Je regretterai de ne pas avoir eu le temps d’aller au camel market mais je laisserai à d’autres le soin d’écumer les shopping centers immenses et superficiels.
De Dubaï, je me souviendrai de l’enchaînement du chant des muezzins 5 fois par jour, de la voix de celui qui était le plus proche de nous qui mettaient en branle un ballet de gandourahs blanches dans notre rue et de l’atmosphère si particulière du ramadan. J’oublierai bien vite que le week-end c’était le vendredi et le samedi pour à nouveau recommencer la semaine le lundi matin.
De Dubaï, je me souviendrai de cette mosquée qui s’illuminait, le soir venu, sur le bord de la plage, la lune s’invitant dans le tableau et tentant de concurrencer le croissant du minaret.
De Dubaï, je repars enrichie de beaux souvenirs et de la découverte d’une culture bien loin de la mienne. Sous peu, nos cieux vont changer, un peu moins bleus certes mais toujours maritimes… En attendant, Dubaï, c’est khalas !
A bientôt, Inch Allah !
Un « joli » billet-bilan, avec toujours cette sauce « généreuse d’amour des lieux/gens », si agréable à lire.
Je vous souhaite un départ/arrivée le plus en douceur possible.
Merci Marie-Pierre !